La pêche en queue de poisson!

A quelques jours de la tenue du salon national de pêches appelé Halieutis, au site d’exposition prisé d’Agadir, les feux d’actualité seront braqués sur le secteur, sous tous ses formes et acabits. Fort probablement, l’Espagne avec laquelle on ne cesse de renouer des rapports de coopération dans ce sens, en raison des considérations de proximité et de commodités win win, serait l’invité d’honneur. Cependant, pour des fins de diversification de marchés et débouchés halieutiques, on s’attendrait également à un accord avec la fédération de Russie, en février prochain, en vue d’impulser cette niche d’économie de qualité.

En fait, on ne peut perdre de vue la place de choix qu’occupe la pêche maritime, en tant que volet névralgique de la nation. Il constitue, en effet, une source considérable de revenus à l’Etat, mais également une réelle source de vie pour de nombreuses familles marocaines. Pour optimiser ce potentiel d’envergure, on procéda, depuis 2005 à Agadir, au lancement Halieutis dont les fondements reposent sur la durabilité, la performance et la traçabilité des ressources halieutiques du royaume. Un projet national qui vise aussi de moderniser le secteur, le qualifier, le préserver et le doter des moyens de compétitivité vis-à-vis des marchés extérieurs.

Cependant, au fil des années, on se rend compte qu’en dépit de ses aspects ambitieux, cette stratégie nationale ne parvient pas à impacter aussi bien au niveau de l’Etat que des populations. Nombre de déficits sont criants, en termes de gouvernance, de productivité et de fonctionnement, en particulier l’abus du monopole, la flambée du marché interne, l’incohérence des constituantes du domaine, notamment la pêche côtière… «Et si on parlait des licences délivrées à tort et à travers dans le secteur de la pêche, en particulier hauturière!», vocifèrent certains professionnels du secteur. «Beaucoup de chemin reste à parcourir dans la voie de la libération des richesses nationales de l’oligarchie régnante, orchestrée par des barons du secteur !», enchainent d’autres fort indignés.

Dan le même ordre d’idées, on relèvera, non sans indignation non plus, les services de contrôle relevant de la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture qui surprennent, chaque fois, certains chalutiers spécialisés dans les sardiniers et les anchois en possession des tonnes de ces espèces poissonnières, considérées comme illicites. Cette interdiction formelle est dictée par le fait que ces captures ne sont pas autorisées, au vu de leur jeune dimension, ce qui porte préjudice aux ressources halieutiques dans nos larges et à l’écosystème de l’univers biologique maritime.

Les opérateurs de la pêche côtière ont, donc maintes fois, dénoncé cette attitude, tout en estimant que ces violations sont dues à un certain laxisme de la part des services de contrôle, surtout que les bateaux en infraction, sont verbalisés pour leur forfait. A ce propos, il va falloir libérer les rouages de l’activité portuaire des pratiques douteuses, depuis l’entrée de la ressource dans la criée, jusqu’à aux ponts-bascules à la sa sortie par du port, en passant par le chargement, la taxation…Toutes ces étapes ne se déroulent point, pour la plupart, dans les règles de l’art, puisqu’elles sont soumises à des «lapidations» diverses à plusieurs niveaux et par maints intervenants. De ce fait, les caisses de l’Etat s’en trouvent affectées, par ces agissements louches. La réussite du plan Halieutis devra passer inéluctablement par un «grand ménage» dans le corps du secteur maritime, toutes spécialités confondues.

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