L‘Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) a organisé récemment une résidence pour les artistes peintres. Le vernissage qui a eu lieu vendredi dernier à l’Institut était le fruit d’une collaboration entre un parterre d’artistes de plusieurs horizons et de formations artistiques diverses. Le public a pu ainsi apprécier des œuvres inspirées de divers courants de peinture, notamment l’abstrait, le figuratif, le cubisme, le naïf.
A l’entrée de l’institution, une installation de l’artiste peintre Abelaaziz Abdaous intitulée «stress féminin» a pu séduire les sens des férus de l’art pictural. La typographique tifinaghe a été joliment présentée lors de l’exposition à travers les travaux de Juan Luis Blanc, Moha Mouidine, Brahim Boucheikha et Jawad Ait Hammou.
La résidence, a indiqué Zoufri Moustapha, encadrant lors de cet évènement artistique, était un espace pour échanger les visions, les techniques et les idées autour de l’art et de la peinture. «J’ai essayé de faire ressortir cet aspect identitaire parce que l’art et les arts plastiques sont une langue en soi. C’est un langage. Ce qui m’intéressait c’était de montrer comment intégrer la culture amazighe dans les arts plastiques, notamment au niveau de la composition, des rythmes et des couleurs…», a t-il poursuivi. Et d’ajouter qu’un autre atelier a été consacré au tifinagh et à la calligraphie.
Pour M’hamed Sallou, directeur du Centre des études artistiques, des expressions littéraires et de la production audiovisuelle (CEALPA), cette rencontre artistique fait partie d’une série de résidences ouvertes essentiellement aux artistes peintres des milieux amazighs ou ceux qui travaillent sur la thématique de la culture amazighe. «Nous essayons chaque année de développer ce concept parce qu’un grand nombre d’artistes peintres n’ont pas fait d’écoles spécialisées dans le domaine». Selon lui, cette résidence offre l’opportunité aux artistes d’être encadrés par un spécialiste de la peinture. «Nous voulons que cette résidence soit une pépinière pour les artistes peintres du Maroc», a-t-il souligné.
Cette résidence, précisent les organiseurs, se veut également une plateforme ouverte sur les autres artistes marocains qui s’intéressent à la culture marocaine en général. L’artiste peintre Hanane Rati Taleb ayant participé à cette résidence estime que cette résidence a joué un rôle dans l’amélioration de ses compétences dans le domaine artistique. La femme marocaine amazighe, affirme t-elle, est l’héroïne de mes peintures. «Elle attire mon attention par ses bijoux, ses tatouages. La femme marocaine amazighe est le sujet de mes toiles. Elle est source de tendresse, d’amour et a un rôle historique dans la construction de la société», a-t-elle conclu.
Mohamed Nait Youssef