La santé publique en questions au Parlement

Anas Doukkali: Assurer à tous le droit d’accès au médicament

Hammouni: Poursuivre la politique de la baisse des prix

A chaque fois que l’on parle des médicaments et en particulier de la diminution de leurs prix, l’histoire récente nous apprend que les lobbies, qui contrôlent le secteur, font circuler de fausses rumeurs comme celles faisant état des ruptures de stocks et de la mauvaise distribution des médicaments ou de l’usage de médicaments périmés, a affirmé le député Rachid Hammouni, membre du groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants.

Dans une question orale, adressée au ministre de la santé, lors de la séance des questions orales du lundi 17 décembre courant, le député a rappelé que le lancement du processus de la diminution des prix des médicaments a provoqué le mécontentement de ces lobbies. Le député a, à ce sujet, rappelé que le Pr Housseine Louardi, ancien ministre de la santé, artisan de cette politique, avait reçu des menaces de mort qui ont également visé des membres de sa famille, exhortant le ministre de la santé, Anas Doukkali, à poursuivre cette politique pour assurer à tous les Marocains leur droit constitutionnel d’accéder au médicament.

Après avoir salué les efforts entrepris pour la création d’une Agence nationale du médicament et des produits de santé, en remplacement de la direction du médicament et de la pharmacie, il a estimé que la mise en place d’un système informatique performant va permettre de résoudre le problème de la distribution des médicaments entre les établissements hospitaliers.

350 médicaments exonérés de la TVA

Lui répondant, le ministre de la santé, Anas Doukkali a indiqué que son département travaille actuellement d’arrache pied pour assurer à tous les Marocains le droit d’accès au médicament, tel que prévu dans la vision 2025. Il s’active aussi pour la création de l’Agence nationale du médicament et des produits de santé, tout en encourageant l’usage des médicaments génériques et la production nationale des médicaments.

Le Ministère de la Santé œuvre aussi pour l’exonération du secteur de la TVA, a-t-il dit, rappelant que le gouvernement a accepté pour ce faire une proposition de la Chambre des Conseillers d’exonérer 350 médicaments de la TVA.

Evoquant la procédure de passation des marchés des médicaments, le ministre a indiqué qu’elle obéit à la loi sur les marchés et travaux publics. Tous les marchés du ministère de la santé dans ce domaine lancés à travers des appels d’offre, sont ouverts à tous les soumissionnaires, a-t-il dit, faisant remarquer que la réalisation de ces marchés nécessite beaucoup de temps qui se traduit par une diminution des stocks, voire des ruptures de stocks. Compte tenu de ces considérations, le ministère envisage d’opter pour les marchés cadres pour une durée de trois ans, a dit le ministre, qui a fait savoir que l’inspection générale du ministère a un rôle très important à jouer à ce niveau (contrôle interne annuel périodique et audit) à l’instar aussi de l’inspection du ministère de l’économie et des finances en procédant à des audits externes.

Evoquant la réglementation relative au code du médicament et de la pharmacie, le ministre a indiqué qu’au niveau central le ministère procède à l’acquisition et au stockage des médicaments dans les dépôts de Casablanca et Berrechid avant d’être distribués aux hôpitaux et aux délégations, sous la supervision des pharmaciens et de cadres, dans le respect des normes de stockage. Il a toutefois reconnu que cette distribution est réalisée actuellement dans des conditions difficiles, compte tenu de la rareté des ressources humaines qualifiées et de l’augmentation des quantités distribuées au cours des dernières années.

Pour remédier à ces difficultés, le ministère a opté pour la sous-traitance afin de confier cette tâche au secteur privé, qui dispose d’une longue expérience en matière de distribution des médicaments aux officines pharmaceutiques.

Abordant des situations de rupture de certains médicaments, il a indiqué qu’elles sont dues à diverses causes dont les retards qu’accuse dans certains cas l’octroi des crédits consacrés à l’achat de ces médicaments. Il a toutefois assuré que ce problème sera réglé à partir de l’an prochain, puisque les crédits alloués au compte spécial de la pharmacie centrale sont tous prévus ensemble dans la loi de finances 2019.

MT

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