Depuis déjà plus deux décennies, notre pays s’est engagé dans une opération nationale d’envergure. Il s’agit, en fait, de l’édification, un peu partout sur le territoire du royaume, de grands projets aux énormes capitaux.
Sauf les renégats et les récalcitrants, nul ne pourrait renier cette révolution volontariste qui marque le début du présent millénaire qu’on se plait de baptiser «la nouvelle génération de réformes». D’immenses réalisations ont vu le jour, en un laps de temps, d’autres sont toujours en cours. Cette politique de grands travaux, longtemps revendiquée par les forces vives de la nation, faisait cruellement défaut, à l’essor escompté, au lendemain de la libération.
A propos, on en évoquera brièvement quelques aspects saillants, sans s’étendre davantage, notamment, la construction d’une série d’autoroutes, d’une panoplie d’installations portuaires et aéroportuaires, d’une pléthore de stades et de salles couvertes de sport, d’une myriade de projets d’énergie propre hydrique et solaire, d’une nomenclature de plans stratégiques, Halieutis, Azur, Maroc Vert, Émergence…
Des esprits malveillants ont souvent tendance à minimiser ces efforts pour contourner toutes ces performances érigées, dans une nation sans ressources naturelles. Ce discours nihiliste ne cesse de s’installer parmi nombre de courants de la société. La politique des grands travaux, piédestal de croissance et clef de voûte du développement, s’insère, en effet, dans la lignée des réformes de la nouvelle ère.
Il est vrai que la prise de conscience de cette œuvre salutaire a pris énormément de temps pour persuader les décideurs de la haute sphère, beaucoup plus préoccupés par les équilibres macro-économiques dictés les instances monétaires mondiales, que de se focaliser sur des choix plus édifiants. On en a déjà tiré les sonnettes, il y a longtemps, affirmant, sans ambages, que les grands travaux constituaient une issue incontournable pour permettre au pays de se hisser dans la cour des grands.
Les retombées sociales ne feraient que suivre cette dynamique structurelle de base, car il s’avère judicieux de commencer par baliser les chemins des investissements et, partant, du drainage des revenus, afin se lancer dans des infrastructures et des équipements sociaux fort déficitaires. Aujourd’hui, la simultanéité de ces axes indissociables semble prendre le dessus dans un élan de plus en plus agissant. Il n’en demeure pas moins vrai que les fondements institutionnels que le Maroc n’a pas manqué de mettre en fonction, par le biais de ses textes de haute notoriété et de ses contextes de profonde animation, forment le berceau essentiel et protecteur des diverses évolutions socioéconomiques.
La loi suprême que la nation avait révisé et amélioré substantiellement est, en fait, un outil garant de cet entrain multidimensionnel. On ne saurait alors renier toute cet impulsion pour des calculs passéistes et réducteurs, quoiqu’elle ait connu, chemin faisant, des ralentissements criards. Toutefois, il va falloir immuniser toutes ces avancées notoires contre les dérapages et les périls aussi bien intérieurs qu’extérieurs, par le truchement d’un front national fort et pérenne. Les attentes du peuple sont insistantes et les instruments de progression sont identifiés par toutes les composantes de la nation. Il n’est plus question de revenir et en arrière, car le train du développement est déjà en route et franchit une multitude de stations!