Le cabinet EY envisage de se scinder

Audit et conseil

Le cabinet EY envisage de séparer son activité d’audit de celle de conseil pour pouvoir décrocher des contrats dans une activité ou l’autre sans se soucier d’éventuels conflits d’intérêts, écrit le Financial Times (FT). L’activité de conseil pourrait notamment être introduite en Bourse, ce qui représenterait des millions de dollars de bénéfices pour les quelque 13.000 partenaires associés du cabinet international, dont le siège social est à Londres.

D’après le quotidien financier, qui cite des sources au courant du projet sans les identifier, la direction générale du groupe s’est réunie à Londres lundi à ce sujet et une décision pourrait être annoncée cette semaine. L’un des obstacles à l’opération réside cependant dans la répartition du passif entre les deux entités, ajoute le FT, alors qu’EY est notamment visé par de très nombreuses procédures judiciaires.

Le cabinet d’audit, qui n’a pas répondu aux demandes de commentaires de l’AFP dans l’immédiat, fait par exemple l’objet d’une procédure à au moins 2,5 milliards de dollars devant la justice britannique pour des négligences dans ses contrôles des comptes du groupe d’hôpitaux émirati NMC Health.

Ce dernier a fait faillite en 2020 après la découverte d’irrégularités comptables massives. Cette procédure intervient alors que KPMG, concurrent d’EY, est par ailleurs poursuivi depuis peu dans une procédure à 1,3 milliard de livres pour manquements à ses obligations dans la faillite du groupe de construction Carillion, l’une des plus importantes jamais connues au Royaume-Uni.

Le secteur de l’audit au Royaume-Uni est dans le collimateur du gouvernement, pointé pour n’avoir pas vu venir des faillites emblématiques ces dernières années: outre Carillion, celles de la chaîne de magasins BHS en 2016 (PwC) et du voyagiste Thomas Cook en 2019 (EY).

Londres avait annoncé l’an dernier un projet de vaste réforme du secteur, proposant notamment de créer une nouvelle agence de régulation de l’audit et de casser la domination des «big four», les quatre principaux cabinets mondiaux de conseil et audit, pour éviter les conflits d’intérêts. La réforme ne cesse toutefois d’être repoussée.

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