«Le cygne noir s’invite à la Bourse de Casablanca»

Farid Mezouar*

– Quel a été l’impact en Bourse de la sanction d’IAM par l’ANRT?

Le cours en Bourse de Maroc Telecom a dévissé depuis lundi, jour d’annonce de la sanction, de -8,7% sur un volume cumulé de près de 273 millions de DH. En effet, même si IAM a annoncé se réserver la possibilité d’exercer les voies de recours prévues par la loi, les investisseurs ont reçu cette sanction de 3,3milliards de DH comme un cygne noir, inattendu voire inimaginable. Surtout, ce montant représente 55% du résultat net part du groupe 2018, ce qui pourra chambouler les résultats de 2019 ainsi que les dividendes distribués. De plus, l’abus de position dominance, n’est jamais bon pour l’image commerciale surtout à l’étranger.

– Que reproche-on exactement à Maroc Telecom?

Selon le communiqué officiel, l’ANRT a précisé qu’après un examen approfondi des différents éléments du dossier, le régulateur a conclu à l’existence, depuis 2013, de comportements cumulés imputés à IAM, ayant eu pour effet d’empêcher et de retarder l’accès des concurrents au dégroupage et au marché du fixe. Pour faire simple, il s’agit certainement du partage du génie civil et du dégroupage de la boucle et sous-boucle locale. Toutefois, pour avoir plus de précisions, il faudra certainement attendre la sortie médiatique de Maroc Telecom lundi prochain ainsi que la présentation de sa défense, notamment au niveau des contraintes opérationnelles.

– Quels sont les scénarios possibles de sortie de crise?

Au niveau mondial, souvent les opérateurs téléphoniques ont eu des litiges avec les régulateurs ou avec les autorités concurrentielles. Ces litiges ont pu être résolus par des compromis avec des engagements de bonne conduite d’une part et une réduction de l’amende d’autre part. Ainsi, Maroc Telecom peut théoriquement chercher un compromis surtout que l’État demeure un actionnaire important de l’opérateur historique à hauteur de 22%. De plus, le plan B, c’est un long feuilleton judiciaire qui peut brouiller l’image du secteur des télécoms au Maroc et freiner les investissements alors que la 5G pointe déjà son nez.

*(Directeur de flm.ma)

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