Le désert d’Ouarzazate m’a beaucoup inspiré

Entretien avec le réalisateur mexicain, Jonás Cuaron

Le film du réalisateur mexicain Jonás Cuaron, Desierto,a été primé lors de la 15ème édition du FIFM. En effet, désert, d’où le titre de ce film, est inspiré d’une visite du réalisateur à la ville d’Ouarzazate, il y a 8 ans. Le film, qui a été projeté lors de la compétition officielle du festival, jette la lumière sur le phénomène de l’immigration du Mexique vers l’Etats Unis.

Al bayane : Pourquoi la question de l’immigration ?

Jonás Cuaron : La question de l’immigration m’a intéressé parce que c’est une thématique universelle. Bien sûr, entant que mexicain elle est très présente dans mon univers du fait des migrations constantes des Mexicains vers les Etats Unis. Mais, c’est un thème commun à tous les pays qui peuvent vivre des histoires d’immigration qu’il soit des pays d’origine ou d’accueil des immigrés.

Dans votre film vous commencez par un plan qui présente une lueur d’espoir, mais vers la fin l’histoire se termine parun plan morne où les personnages sont laissés à leur sort incertain?

Vers la fin du film, je ne voulais pas donner un espoir auxpublic comme quoileurs rêves se réalisent, parce qu’en fait même s’ils arrivent aux Etats Unis, il leur reste encore beaucoup de difficultésà surmonter.

L’histoire du film est-elle basée sur faits véridiques ?

Aux Etats Unis,il arrive aux gardes-frontières de commettre des meurtres, amis cela reste des cas isolés et qui ne sont pas assez effroyables, comme ceux commis par le personnage dans le film. J’aiessayé de m’inspirer de la rhétorique de la haine et tous ces gens qui ont une mauvaise perception des étrangers en général et des immigrés en particulier.

Entant que réalisateur mexicain, quel regard portez-vous sur le Festival International du Film de Marrakech (FIFM) ?

Quand j’ai appris que j’ai été sélectionné pour prendre part au FIFM, j’étais très honoré parce que depuis quelques années je le suivais de près. J’étais très admiratif de la sélection.

Comment se porte le cinéma mexicain ?

C’est une communauté très forte où il y a beaucoup de solidarité. Par exemple quand j’étais entrain de tourner mon film, il y a avait une dizaine de réalisateurs qui m’ont appuyé et qui m’ont donné des conseilspour que je puisse parler de mon film.

C’est votre première visite au Maroc ?

Non. La troisième. La première que j’ai faite,il y a 8 ans,c’était à Ouarzazate. Le désert m’a beaucoup inspiré.Du coup, j’ai pensé égalementà réaliser un film où le désert serait le personnage principal, d’où ce film là. Le choix du désert, pour moi, est un choix esthétique parce que c’est très beau et très rude où les personnages sontplus isolés.

Mohamed Nait Youssef

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