Le droit de rêver!

Durant toute cette période de la crise du Covid 19, on a beaucoup parlé dans le confinement. Cette expression, peu usitée en temps normal ou encore bien inconnue dans le langage courant, était sur toutes les bouches. Mieux encore, elle est source d’inspiration idéelle et de dénouement idéale sur la pandémie elle-même, mais aussi et surtout sur les perspectives de l’après-guerre.

En abondance, on échangeait les idées et les opinions sur les vidéo-conférences à distance, bien cantonné cher soi, en toute tranquillité. Que disent-ils, nos compatriotes, en «solo-pluriel»? A quoi rêvent-ils, en ces moments cruciaux?

A vrai dire, on aura épluché de long en large, toutes les péripéties de la crise virale et les répercussions qui s’y sont suivies sur l’ensemble de la vie active. Jamais les citoyens, toutes branches réunies, n’ont aussi débité autant de désirs à souhait sur leur avenir! Sous l’effet de l’état d’urgence au sein duquel ils sont contraints de s’agripper, afin de battre en brèche le maudis virus en embuscade, ils sécrètent leurs belles rêvasseries, non sans stress guettant.

En fait, les marocains souhaitent bien revenir à la normalité, quitter le foyer et enlacer l’air de la rue. Mais, ils ont l’air de prendre goût à cette vie de rêve qu’ils ne cessent de surplomber à volonté, sur les nuages de la volupté virtuelle. Ils ne veulent surtout pas se réveiller sur le cauchemar de la vie de l’avant-Corona. Plus on redoute le mal que la pandémie est en train de semer dans les divers compartiments de la vie quotidienne, plus on appréhende le retour aux vieilles manœuvres qui ont ruiné les ambitions de notre cher pays en émergence. Non, surtout pas cela, quitte même à rester confiné à jamais dans ce délicieux droit de rêver!

Durant ce confinement, les marocains ont embrassé de merveilleux songes qu’ils ne veulent pas estomper dans leur réveil amer de la réalité. Ils ont surtout envie de prolonger leur rêve d’un Maroc nouveau dont l’échantillon, palpable et concret, fut au quotidien,  visionné dans le combat farouche de l’épidémie.

En effet, les marocains ont vu naître les valeurs de la confiance, les fondements de la citoyenneté, les vertus de la solidarité, les idéaux de l’appartenance à la patrie, les arts de l’invention et de la création. Le même somptueux édifice auquel ils se livrent dans leurs rêveries méditatives, une fois sortis de leur confinement. Cet avenir dont les socles de la réussite se sont incrustés de la manière la plus éclatante, pendant la lutte farouche, menée à brides abattues, contre le virus, paraît à portée de main.

Car, ils savent dorénavant, que le Maroc vient de subir des changements profondes dans son attitude et son aspiration. Il en a suffisamment rêvé dans ses longs instants de baraquement à domicile. A priori, il en est persuadé et y tient à fortiori, quand il admire la communion  qui s’opère dans les rapports entre les différentes composantes de la nation, pour venir à bout de l’ennemi commun.

Oui, les marocains voudraient mettre un terme à leur rêvasserie utopique à agenouiller un chameau. Ils ont hâte de transformer les idées en progrès, lorsqu’ils auront enterré l’isolement dont ils se sont si bien inspiré.

Dans la réalité, ils ambitionnent de retrouver leur rêve se réaliser, sans la moindre tare : un Maroc de vraie démocratie, non celle de façade, de réelle justice, non celle de la rente, d’authentique égalité, non celle de la dépravation, de véritable répartition des richesses, non celle du monopole, de sincère vie politique, non celle de la cacophonie, de loyale conduite judiciaire, non celle de l’impunité…Voilà ce dont rêvent les marocains de l’après-Coronavirus. Un Maroc de tous les marocains, sans nuls revers ni déficience !

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