Le FIFM honore l’expérience cinématographique de Shinya Tsukamoto

Le festival international du film de Marrakech (FIFM) continue de mettre en lumière les grands noms de la cinématographie nationale et internationale. Comme à son accoutumée, le festival, qui se tient jusqu’au 10 décembre, rend hommage à une multitude d’artistes dont le célèbre réalisateur, scénariste, producteur et comédien Japonais Shinya Tsukamoto qui a été salué dimanche  dernier au Palais des Congrès.

Shinya Tsukamoto apparait comme le plus radical et innovant des cinéastes indépendants japonais, selon le festival. Il est considéré comme le leader de la mouvance cyberpunk au Japon à la manière de la vague cyberpunk américaine (William Gibson, Cronenberg). D’ailleurs, il sera prochainement à l’affiche du nouvel opus de Martin Scorsese, «Silence», dont il a fait la promotion dans son discours prononcé durant l’hommage qui lui a été dédié par le FIFM.

C’est Jan Kounen, réalisateur français, qui s’est chargé de lui remettre le trophée. Le maitre confirmé du cinéma underground avec des films cultes mettant en avant la brutalité de la vie moderne a confié son immense joie d’être présent à cette 16e édition. Il a exprimé sa gratitude pour sa présence au festival et a témoigné sa reconnaissance aux organisateurs et au public marocain pour l’avoir accueilli chaleureusement dans la ville ocre.

Shinya Tsukamoto est né en 1960 à Tokyo. Après des études d’arts plastiques et un début de carrière comme directeur d’une société de production de films publicitaires, il fonde en 1986 sa propre compagnie théâtrale, la Kaijyu Theatre Company (le Théâtre des Grands Monstres marins) avec laquelle il monte trois pièces avant de s’orienter définitivement vers le cinéma.

Après le dyptique Tetsuo/Tetsuo II: Body Hammer, il s’impose comme une valeur sûre du cinéma indépendant nippon avec le sanglant Tokyo Fist qui l’assoit définitivement comme réalisateur culte. En 1998, il tient le rôle principal de son cinquième film tourné en noir et blanc, Bullet Ballet, et l’année suivante, il met en scène son premier film en costumes Gemini, situé dans le Japon des années 1920. En 2002, il est sélectionné pour la première fois au Festival de Venise pour «A Snake of June».

Shinya Tsukamoto s’entoure d’une famille atypique de cinéastes, composée de collaborateurs et de comédiens animés par la passion d’explorer avec lui «ses fantasmes les plus délirants». Ils se laissent inspirer par les «univers cyberpunk» de William Gibson ou Bruce Sterling et des films de David Lynch ou David Cronenberg. Il est encensé par plusieurs cinéastes européens pour ses talents et sa polyvalence : scénariste, réalisateur, comédien, directeur de la photographie, cadreur, monteur, directeur artistique et producteur de génie.

Cette cérémonie d’hommage a connu la projection du film hors compétition «Souvenir» (Belgique, Luxembourg et France) en présence du réalisateur belge Bavo Defurne et de l’actrice vedette du film, la Française Isabelle Huppert, présidente du jury de la 14e  édition du FIFM.

En effet, cette édition rendra aussi hommage à la comédienne française Isabelle Adjani, l’humoriste marocain Abderrahim Tounsi «Abderraouf» ainsi qu’au défunt réalisateur et scénariste iranien Abbas Kiarotsami et au réalisateur et producteur marocain Abdellah Masbahi décédé cette année.

Omayma Khtib

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