Le Hyaric: «Inventer ensemble de nouveaux chemins d’humanité»

La traditionnelle Fête de l’Humanité, devenue un rendez-vous politique incontournable pour tâter le thermomètre social, a baissé ses rideaux dimanche soir, après trois jours de débats, de rencontres conviviales et de divertissement.

Lors de son discours d’ouverture du grand meeting de la Fête, Patrick Le Hyaric a appelé «à l’éveil des consciences et à l’action résolue pour inventer ensemble de nouveaux chemins d’humanité».

Partant sur l’actualité que la reconnaissance par le président de la République, de la responsabilité de l’Etat français du crime commis, il y a 61 ans, contre le militant communiste Maurice Audin, dont la veuve, Josette,  avait été hautement applaudie à l’Agora de l’Huma, le directeur de l’Humanité a qualifié cette Fête de «celle d’une victoire, d’une grande et belle victoire».

Il a également fait un cadrage pour dévoiler l’identité des participants à la grande fête communiste. «Ici, c’est le plus grand rassemblement des réfractaires. Des réfractaires à l’injustice, des réfractaires au désordre libéral et à l’arrogance des puissants, des réfractaires aux bruits de bottes», pour saluer la Fête et ses fidèles festivaliers.

Et aussi, après avoir fait le procès du pouvoir actuel en France et ses choix de classe, Le Hyaric a appelé à l’éveil des consciences pour mettre un terme au gâchis et à l’injustice multiforme.

«Par nos milliers de bouches, nos milliers de mains, nos milliers de volontés et d’intelligences, nos actions concrètes dans le quartier et le village, à l’usine, au bureau et à l’université, au Parlement comme dans les collectivités locales, nous représentons une force considérable, un collectif puissant de femmes et d’hommes capable de faire monter les exigences sociales, écologiques et démocratiques».

A son tour, le secrétaire national du Parti Communiste Français n’a pas mâché ses mots ni manqué de critiques à l’encontre du président Macron et du gouvernement français, accusés de tous les maux des Françaises et des Français.

Lors de son discours dans le stand national du PCF, samedi, devant des personnalités politiques, associatives et syndicales, Pierre Laurent a lancé trois chantiers.

Il s’agit de:

  • «construire partout, dès maintenant, les grandes lois sociales et écologiques dont notre pays a besoin»,à l’instar d’une autre réforme des retraites ;
  • tenir «des états généraux du progrès social et écologique en Europe début 2019»,
  • et se lancer dans «la préparation des élections municipales, qui seront l’occasion d’une grande bataille pour une République de l’égalité et des services publics.

Le peuple de la Fête est venu nombreux aux rendez-vous politiques de France comme du monde. C’est un véritable thermomètre de la montée des luttes revendicatives populaires.

La Gauche y était massivement représentée et la volonté de l’action unitaire a été franchement exprimée par les leaders des différents segments politiques qui la composent.

Mais l’on peut dire que toute la Gauche confondue et dans toutes ses sensibilités a répondu présente cette année.  Malgré le communiqué des députés de la France Insoumise qui a boycotté la prise de parole de Paul Laurent.

Et François Ruffin, présent à la Fête comme Eric Coquerel et Clémentine Autain, qui fait la nuance : «Notre adversaire est à l’Élysée, et il est évident qu’il faut grouper nos forces contre mais il y a une clarification nécessaire si on veut gouverner ensemble demain !» lors d’un débat à l’Agora de l’Huma avec Pierre Dharréville (PCF) et Valérie Rabault (PS).

Affichant la même volonté de contrer un gouvernement qui «avance masqué», la présidente du groupe socialiste de l’Assemblée en appelle, pour sa part, «aux causes communes», déjà défendues par le premier secrétaire de son parti, Olivier Faure. Du côté de l’aile gauche du PS, tentée par un rapprochement avec FI, Emmanuel Maurel prêche pour «se retrouve(r) très vite dans les assemblées et dans la rue». Également présent, Benoît Hamon, dont le mouvement Génération.s doit se décider à l’automne en vue de l’élection de mai, plaide pour que la gauche fasse sienne la devise européenne : «In varietate concordia, c’est-à-dire l’unité dans la diversité. On ne demande à personne de cesser d’être ce qu’il est et de renier son identité. Mais la question c’est : veut-on faire famille ou pas ?».

Mais la Fête c’est aussi l’activité de centaines de stands du PCF et des partis progressistes et démocratiques à travers le monde.

Le visiteur peut découvrir l’ensemble des luttes ouvrières en France et dans le monde qui se donnent rendez-vous, annuellement, à La Courneuve…

Mais la grande foule vient aussi et surtout pour se divertir, à l’image de centaines de milliers de jeunes qui joignent l’utile à l’agréable.

Mohamed Khalil

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