Le livre d’art n’a pas le vent en poupe!

Au Salon international de l’édition et du livre (SIEL), le livre d’art n’a pas assez de place qui lui est due parmi les autres genres dont les livres s’intéressant à la littérature, aux sciences humaines ou encore à la religion.

En outre, rares sont les éditeurs qui prennent d’abord le risque de publier des beaux livres qui coûtent cher ou encore qui pensent à réserver des stands consacrés au livre d’art et beau livre.  «Dans l’association de la «la Pensée Plastique», on a édité environ 21 livres qui parlent et qui s’intéressent à l’art. Malheureusement, le livre d’art ne se diffuse pas comme il se doit parce que peu de librairies le commandent et une petite minorité de lecteurs l’achètent», nous indique Mohammed Mansouri Idrissi, président fondateur de l’Association «la Pensée Plastique» à Rabat.

Selon lui, l’association distribue le livre d’art gratuitement au Maroc et dans le monde arabe pour que le grand public ait une idée sur l’art et les artistes marocains.

Par ailleurs, ce type de livre n’a pas eu encore sa place dans le paysage culturel et artistique national. «Le livre d’art  est moins diffusé et rayonné. Ainsi, le plus grand nombre de monographies a été édité dans le mandat de l’ex-ministre Amine Sbihi. Hélas, se genre de livres reste toujours enfermé sur les étagères des bibliothèques privées», a-t-il affirmé.

D’après lui toujours, il y a un véritable problème de diffusion de ces livres, parce que les librairies n’acceptent que deux ou trois exemplaires. «À Rabat, par exemple, deux librairies qui acceptent le beau livre, les autres refusent de le prendre vu son prix très élevé», a souligné Mohammed Mansouri Idrissi, qui est également président du Syndicat marocain des artistes plasticiens professionnels.

En revanche, pour donner plus de visibilité au livre d’art, quelques artistes et  critiques d’art ont appelé à la création d’un stand où seront présentées les publications, les monographies des artistes, les études et les beaux livres.

«Sur la liste de nos recommandations, lors des Assises sur les états des lieux et perspectives des arts plastiques au Maroc, figurait  la création d’un stand au SIEL afin de faire découvrir le livre d’art ainsi que les autres publications pour le grand public ; chose qui n’a pas été faite avec la nouvelle direction sachant que j’ai contacté des grands noms de la peinture et des arts marocains, ainsi que des institutions qui ont confirmé la participation avec de différentes publications. », a-t-il fait savoir.

Selon lui, au final,  ce projet est tombé à l’eau.  «Sur ce sujet, et avec l’arrivée d’un nouveau ministre, nous sommes toujours obligés de retourner au point zéro sachant que le beau livre et le livre d’art constituent une composante importante de l’industrie culturelle et artistique», poursuit-il.

Toutefois, le  bon nombre d’institutions, de galeristes ou d’artistes partent ailleurs à la recherche d’imprimeries moins cher pour publient leurs beaux livres et monographie notamment  en Espagne, Turquie, Italie et bien d’autres pays.

 «Aujourd’hui, la plupart cherchent de la qualité. Mieux encore, ces pays encouragent ce genre d’impression de livres  parce  que le papier utilisé dans le beau livre est exonéré d’impôt», a indiqué Mansouri Idrissi. Et d’ajouter : «L’impression du beau livre, chez eux,  est à moindre coût avec une grande qualité, parce que il y a des sociétés spécialisées dans l’édition du beau livre. Or, au Maroc, il n’y a pas une société spécialisée dans l’édition du beau livre», conclut-il.

Pour l’écrivain et critique d’art, Ibrahim Lhicen, le livre d’art ou encore les livres sur les arts et les artistes  sont moins représentés dans les stands du SIEL.

«Il faut encourager les chercheurs, les historiens de l’art pour enrichir la bibliothèque artistique avec de nouvelles publications. A vrai dire, on oublie souvent le travail de la documentation et celui de la publication notamment des collectifs  dans les domaines des arts plastiques parce que  les idées lancées dans les conférences restent entre les murs du béton des salles», a-t-il souligné.

L’artiste peintre et écrivain Noureddine Fathy appelle quant à lui  à  réserver des stands dédiés au livre d’art sous toutes ses formes et facettes. Au SIEL, a-t-il dit,  on constate un manque de stands pour ce type de livres dont la qualité esthétique et intellectuelle est considérable.

Mohamed Nait Youssef

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