Le PPS n’est pas un parti politique saisonnier

Cinq questions à Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS

Entretien réalisé par Khadija Tahiri (MAP)

Dans une interview donnée à la MAP à l’occasion du démarrage de la campagne électorale pour les élections du 8 septembre, le Secrétaire général du parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdellah présente les grandes lignes du programme électoral de son parti et évoque les challenges posés, les alliances possibles ou encore la représentativité des femmes.

Question : Parlez-nous un peu de l’offre politique de votre parti face aux défis posés lors des toutes prochaines élections?

Mohamed Nabil Benabdellah : Notre programme électoral reflète la vision du PPS pour les cinq prochaines années. Il a été conçu sur la base de notre expérience politique et d’une réflexion collective autour des grandes questions d’actualité, notamment les défis posés par la flambée de l’épidémie du Covid-19 et ses répercussions socio-économiques et sur la santé publique. L’occasion pour nous d’exposer à travers ce programme notre vision sur l’après-covid-19.

Une pandémie, faut-il le souligner, qui a montré le rôle protectionniste primordial de l’État face à une crise d’une telle ampleur, et ce, même dans les pays ultra libéraux.

Le programme du PPS prône également une sortie progressive de l’économie informelle afin que ce secteur apporte sa contribution à l’économie nationale et pour que ceux et celles qui y travaillent puissent bénéficier d’une couverture sociale. Dans le domaine de la santé qui représente un chantier majeur surtout au vu des répercussions de la pandémie qui a provoqué la perte de 1 million d’emplois, notre programme appelle à la généralisation de la couverture sociale, permettant ainsi à tous les marocains d’avoir accès aux soins de santé, aux médicaments, à un revenu minimum et une pension préservant leur dignité.

Il promeut aussi un enseignement universitaire ouvert sur son environnement socio-économique, l’égalité des chances entre les étudiants désireux de poursuivre leurs études supérieures avec aussi le souci de réviser le régime d’octroi des bourses tout en veillant à consacrer les principes de l’égalité des chances et de la transparence au niveau de l’accès aux grandes écoles.

Comment votre parti s’est préparé au prochain scrutin ? Et quelles sont vos attentes et ambitions?

Nous nous y sommes préparés à travers, d’abord, un programme, fruit de plusieurs mois de réflexion et d’échange et aussi à travers la mobilisation de toutes les composantes et structures du parti pour être prêts le jour de la bataille électorale.

Ceci dit, le PPS n’est pas un parti politique saisonnier, présent seulement lors des rendez-vous électoraux. Bien plus, c’est un parti qui couvre l’ensemble du territoire national et dispose d’organisations féminines et de jeunesse ainsi que différentes autres sections. C’est pourquoi nous avons mis beaucoup de temps à choisir les meilleurs candidats et candidates possibles selon des critères rigoureux à savoir l’intégrité et la compétence.

Comme vous le savez, les amendements introduits renforcent la représentativité des femmes. Comment votre parti a-t-il géré les candidatures féminines dans les circonscriptions nationales et régionales ?

Notre parti accorde toute sa confiance aux femmes et place la parité au cœur de ses priorités. Nous considérons aussi que le nouveau modèle de développement ne peut rencontrer le succès sans une réelle égalité entre Homme et Femme sur le plan de la représentativité politique et aussi dans le domaine de l’administration, outre l’égalité salariale, la participation des femmes à la prise des décisions, l’égalité en droits dans les domaines social et culturel ou encore la révision du code de la famille.

Le parti du livre compte pas moins de 25 femmes têtes de liste dans les circonscriptions locales et régionales lors des toutes prochaines élections, outre l’accréditation d’un grand nombre de jeunes candidats dans la perspective d’un rajeunissement du personnel politique propice à l’émergence de nouvelles élites. Nous avons aussi accrédité les candidatures de plus de 5.000 femmes dont une centaine en qualité de têtes de liste dans les circonscriptions locales.

Quels sont vos pronostics pour les élections du 8 septembre?

Notre parti table sur le doublement de sa présence numérique dans les conseils élus, un challenge atteignable à en croire les échos qui nous parviennent. Et il est même probable que notre parti occupe des places en haut du tableau à l’annonce du verdict des urnes. Un succès électoral possible à condition, bien sûr, que le taux de participation soit élevé.

Je vous confie, par ailleurs, que notre parti n’a pas l’intention de rester éternellement dans l’opposition car comme chaque formation politique, les élections sont une occasion de renforcer son positionnement politique et d’accéder au pouvoir.

Quelles sont pour vous les alliances possibles pour votre parti à l’issue des élections?

Nos alliances sont tributaires de l’idéologie des partis partenaires qui doivent être de la même mouvance avant-gardiste, nationalistes et de gauche. Nous envisageons aussi des alliances avec les partis qui partagent avec nous les mêmes orientations contenues dans notre programme électoral qui place l’homme au cœur du processus de développement et qui plaide pour une économie forte soutenue par un interventionnisme étatique adapté, la promotion des investissements publics, le renforcement de la démocratie, le respect des libertés et de la parité ou encore la révision du code pénal. Pour ce faire, j’appelle les électeurs à voter massivement car le scrutin de ce 8 septembre représente un tournant dans la vie politique nationale.

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