Le président libérien George Weah, candidat pour un second mandat

Attendons pour voir…

« Mes chers concitoyens, je viendrai sous peu vers vous pour vous demander de renouveler (…) pour la deuxième fois le mandat que vous m’avez accordé il y a six ans ». C’est en ces termes qu’au cours du discours portant sur la situation du pays qu’il est tenu, par la Constitution, de faire chaque année devant les deux chambres du Parlement, George Weah, 56 ans, l’ancienne gloire du Foot-ball africain et ancien « Ballon d’Or », reconverti en politique après la fin de sa carrière sportive et devenu président du Libéria à l’issue du second tour des élections de 2017, a fait part, à ses compatriotes, de son intention de briguer un second mandat à la tête de ce pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, lors de l’élection qui devra se tenir en Octobre 2023 et promis de rendre ce prochain mandat « riche en opportunités » et de le consacrer au « développement », à la « transformation » et à la « consolidation » des acquis.

En défendant son bilan, le président George Weah qui avait pris les rênes d’un pays ravagé par des guerres civiles ayant fait près de 250.000 morts de 1989 à 2003 puis par l’épidémie de la fièvre Ebola qui, entre 2014 et 2016, avait fait plus de 4800 morts, a tenu à assurer à ses compatriotes que le Libéria est, désormais, une nation « forte », « stable » et « pleine de vie » et qu’elle devra le rester.

Mais ce n’est point-là l’avis d’une grande partie des 5 millions de libériens dont plus de la moitié vivent avec moins de 1,90 dollars par jour, selon la Banque Mondiale, lesquels se remettent difficilement de la crise de Covid-19 et sont durement éprouvés par les conséquences de la guerre en Ukraine.

Aussi, nombreux sont les libériens qui reprochent à leur président, qui est à tête de l’un des pays les moins développés au monde, de ne pas avoir tenu une grande partie de ses promesses de campagne dont notamment celles afférentes à la création d’emplois et au développement de l’Education et qui accusent ce dernier d’avoir laissé ses compatriotes se débattre entre la hausse des prix et la pénurie du carburant et des produits de première nécessité et de n’avoir ni combattu la corruption endémique qui gangrène le pays ni conduit devant des tribunaux spécialisés les anciens seigneurs de guerre tout puissants pour qu’ils répondent des crimes qu’ils ont commis durant la guerre civile.    

Mais ce ne sont pas là les seules remontrances faites au président George Weah car il lui est, également, reproché de rester, très souvent, loin du pays. Ce fut le cas, notamment, lorsqu’il s’était absenté durant une quarantaine de jours pour assister à des conférences et des sommets – importants, dira-t-il, pour l’intérêt national – mais aussi à la coupe du monde de Foot-ball au Qatar où son fils défendait les couleurs des Etats-Unis. 

Au vu de toutes ces critiques, l’ancien gamin des bidonvilles, devenu vedette planétaire avant d’accéder au plus haut sommet de l’Etat, a-t-il encore des chances de rempiler pour un second mandat ? Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

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