«Le SIEL est une grande librairie du monde»

Le premier hub international des droits d’édition, qui se déroule pour la première dans un pays africain, verra la participation des 8 agents littéraires les plus connus à travers monde ainsi que la présence de l’Union des éditeurs marocains. «Je pense que ce salon sera, pendant 10 jours, la plus grande librairie du monde, et drainera des milliers de lecteurs marocains».

Al Bayane : Quelles sont les nouveautés de l’Union des éditeurs marocains lors du SIEL ?

Abdelkader Retnani : Nous organisons le premier hub international des droits d’édition, qui se déroule pour la première dans un pays africain, en l’occurrence au Maroc, à Casablanca. C’est une première ! Dans ce cadre, nous avons invité des éditeurs du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, des éditeurs étrangers, notamment des pays arabe et de l’Asie… Ce sont en tout 18 pays qui sont présents à cet événement auquel participent 22 éditeurs marocains. C’est une première également parce que nous avons pu avoir, grâce au ministère de la Culture et aux services de coopération culturelle de notre pays, obtenir la participation des 8 agents littéraires les plus connus à travers le monde, qui jusqu’ici n’avaient jamais mis les pieds au Maroc. Ils seront donc présents pendant deux jours pour débattre et proposer des solutions pour une meilleure commercialisation des livres. Cette opération est très importante. Je pense que ce salon sera, pendant 10 jours, la plus grande librairie du monde, et drainera sûrement des milliers de lecteurs marocains. Il est attendu aussi la visite de 80.000 enfants, qui sont les lecteurs de demain. Par ailleurs, nous avons plusieurs auteurs marocains, qui viendront signer, dédicacer et rencontrer le public… Toutes ces choses-là font que ce salon sera une véritable fête pendant ces dix jours, et j’espère que le public marocain y viendra nombreux, d’autant plus que c’est un événement annuel. Nous avons un projet qui sera mis au point par la fondation Abdelatif Laabi, en collaboration avec le ministère de la Culture, en partenariat avec la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc et les éditions La croisée des chemins. Il s’agit de la publication de 23 livres précédemment édités par la revue Souffle, sortie en 1966 ; c’est une mémoire intégrante du patrimoine national marocain, qui est mise à portée du public ; ce qui est une bonne imitative.

Comment se porte le livre marocain aujourd’hui ?

Il ne se porte pas très bien ; mais cette manifestation va lui apporter un nouveau souffle. Il va sans dire que le livre se portera mieux une fois que le ministère de l’Education nationale jouera le jeu en créant des bibliothèques dans les écoles publiques, car ces dernières n’en ont pas assez. En effet, le ministère de la Culture fait un travail remarquable ; mais il faut que le ministère de l’Education nationale et le ministère de la Jeunesse et du Sport œuvrent mutuellement pour la promotion de la lecture dans les différentes villes. Il faut que nos responsables comprennent ça. Par ailleurs, on est en train de saisir ces opportunités ; mais il faut que tout un chacun travaille de son côté. La lecture et la culture sont des vecteurs pour que notre pays puisse avancer.

Où en sommes-nous aujourd’hui en matière de professionnalisme dans le domaine de l’édition au Maroc ?

Le secteur de l’édition est en train de se mobiliser. Ce secteur a aujourd’hui mis en place une association regroupant tous les éditeurs, en l’occurrence l’Union des éditeurs, laquelle regroupe en son sein toutes les associations d’éditeurs. On est en train de marquer notre présence dans tous les salons du monde, de faire connaître nos auteurs et la qualité de leurs ouvrages, de même que nos imprimeurs. Nous jouons le rôle de l’éditeur  à travers la promotion de l’imprimerie, des correcteurs … à travers différents pays. Je viens de revenir du Salon du Caire où nos auteurs se sont distingués.

Vous avez tenu, il y a quelques mois, la première rentrée littéraire au Maroc. Quels sont les enjeux et les objectifs de cet événement ?

La première rentrée littéraire a été organisée par l’Union des éditeurs en partenariat avec le ministère français de la Culture et des Affaires culturelles. Lors de cette rentrée nous avons présenté 170 nouveautés, le même jour, en partenariat avec des librairies pilotes, et ce dans 27 villes du Maroc. C’est dire qu’on a planté les jalons. Et je suis convaincu que le résultat sera encore meilleur pour la prochaine édition, qui aura lieu en novembre 2016.

Mohamed Nait Youssef

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