Le tourisme peine à redécoller

La tempête continue à souffler sur la destination Maroc. En 2015, le volume des arrivées aux postes frontières a baissé de 1% par rapport à 2014. Le secteur n’a donc pas fait mieux qu’en 2014 puisqu’il a bouclé l’année écoulée avec 10,18 millions de touristes, quasiment au même niveau qu’en 2014.

Ce chiffre devrait toutefois soulager le ministre du Tourisme qui n’avait pas caché son ambition de voir les flux se stabiliser à leur niveau de 2014. Mais cette baisse des arrivées ne peut qu’inquiéter son homologue de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid, qui a déjà déploré l’impact négatif du recul de l’activité touristique sur le développement économique du pays. Surtout que les recettes ont été impactées par cette chute des arrivées. Elles ont enregistré une variation négative de 1,4% pour atteindre 58,6 milliards de DH contre 59,3 milliards en 2014.

Dans le détail, la baisse des arrivées concerne surtout les étrangers avec 5,3%. C’est le marché français, premier débouché du tourisme marocain, qui inquiète le plus. En effet, les arrivées de touristes en provenance de ce pays ont reculé de 5%. Cette baisse concerne également le marché belge et italien avec respectivement 2% et 5%. A l’inverse, les arrivées en provenance de l’Allemagne ont enregistré une hausse de 8%. L’année aurait été plus désastreuse si les MRE n’étaient pas là pour sauver l’activité touristique. En effet, leurs arrivées ont augmenté de 3,7%.

Globalement, le repli des arrivées de touristes s’est traduit par une baisse de 6,3% au niveau des nuitées dans les établissements touristiques classés. Ce qui risque de ralentir l’atteinte de l’objectif d’augmenter de 20% le nombre des nuitées d’ici 2020.

Dans le détail, ce fléchissement est attribué aux touristes non-résidents. Leurs nuitées ont chuté de 12,7%. Encore une fois, ce sont les touristes résidents qui ont permis de sauver la saison puisque leurs nuitées ont augmenté de 11%.

Par répartition géographique, ce sont les deux pôles majeurs de l’industrie touristique, à savoir Agadir et Marrakech, qui subissent de plein fouet les conséquences de la mauvaise conjoncture touristique. En termes de nuitées, ces deux villes ont enregistré une baisse 7% chacune, ce qui équivaut à 67% des nuitées perdues à l’échelle nationale en 2015. Les autres villes ont également affiché des résultats négatifs, en particulier Fès (-12%), Casablanca (-4%) et Rabat (-3%).

H.B.

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