Les magies des chants universels sur Challah

Depuis le démarrage du festival Mawazine rythmes du monde il y a quelques jours, le site mythique de Challah a accueilli   les chants mystiques et les sonorités rythmiques des groupes venus des quatre coins du monde. C’est en plein air que l’on voyait l’espace plus que poétique notamment, avec le zéphyr qui souffle sur scène. On voyait aussi les cigognes qui s’envolaient dans le ciel à quelques mètres de l’œil. La synographie est naturellement meublée. 

En effet l’ouverture, qui a eu lieu le 21 mai, a était signée magnifiquement par Alireza Ghorbani. C’est le chant classique persan qui a été mis à l’honneur. Et de la poésie classique qui a été chantée : celle des grands mystiques mêlés à un souffle soufi et du lyrisme transcendent. Alireza a adapté les grands maitres de la parole profonde et spirituelle comme Rumi et autres. L’improvisation était  l’instrument  de l’artiste  et ses musiciens  qui  l’accompagnent dans le voyage  musical  liant  le  passé  glorieux et le  présent.

Sur la même scène, la voix douce et chaude de Noëmi Waysfeld, cette jeune chanteuse mais aussi actrice venue de l’Europe de l’Est, dépasse les frontières géographiques et ethniques. Elle y chante avec les cordes de son âme le yiddish : son langage émotionnel. L’accordéon de Thierry Bretonne , la contrebasse d’Antoinne Rozenbaum  et  la  guitare et  Oud de Florent  Labodinière ont  voyagé avec le fado  et les chants  Yiddish  en honneur à  l’amour  et  la paix.  Cette première performance de Noëmi Waysfeld au Maroc a plus   parlé aux verves et chante la joie et les douleurs du monde.

En plein concert, elle s’est  arrêtée pour souffler des vers poétiques avec la  langue de Molière, puis elle y entame un nouveau périple aux royaumes du chant yiddish. La singularité et la magie de son style demeurent dans sa capacité de réunir le fado et le yiddish en toute symbiose et harmonie.

La chanteuse aux origines russe, balte et polonaise a sorti son nouvel album Kalyma où elle donnait une nouvelle sensation et voix aux chants des prisonniers sibériens. Son concert, qui a eu le 22 mai, était un petit bout de bonheur pour les festivaliers marocains et étrangers.

C’est de la capitale de l’Egypte, le Caire, que mes musiciens du  Caire  ont  déposé leurs instruments sur la scène du Challah, le 23 mai,  pour rendre un vibrant  hommage à  la  musique orientale, à  la transe et  à  la parole spirituelle  en louange au  prophète. La voix de Sayed Emam a fait vibrer le site historique. Le concert a duré plus d’une heure et demie. Avec Salama Metwally, Ragab Sadok, Samir Aouad l’instrument a accompagné la chaleur du verbe à merveille.

Mohamed Nait Youssef

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