Comme annoncé précédemment, la ministre du tourisme atterrit dans la capitale du Souss pour tenter de raviver un secteur en désarroi.
Faudrait-il s’attendre à grand-chose par cette réaction tardive de la responsable de tutelle, à l’égard d’un domaine en soubresaut ? Peu probable, si l’on sait que les professionnels se lamentent à cor et à cri pour une gabegie qui a sévi atrocement, bien avant la pandémie en préjudice exponentiel.
En fait, la crise virale a bel et bien, dévoilé l’insouciance aussi bien centrale que régionale, au point de projeter le tourisme dans de sales draps. On ne peut alors remédier à une situation chaotique qui s’était amassée durant des années, par une visite gouvernementale éphémère ! Ceci dit, on ne devrait pas non plus, trop verser dans le négativisme, même si le ver dans le fruit. Antonio Gramsci, théoricien marxiste, disait un jour : «Je suis pessimiste par l’intelligence mais, optimiste par la volonté !».
Cet extrait emprunté à Romain Rolland, écrivain français du siècle précédent, dissuade toute tendance nihiliste, à ce propos. Certes, l’état actuel du tourisme est cataclysmique, comme tonnait, non sans désolation, Rachid Dahmaz, patron du Conseil Régional du Tourisme de la région Souss Massa, au terme de cette rencontre.
Le concours de nombre défections, en termes de gouvernance locale mais aussi d’abandons en matière de soutien central, n’ont fait, en fin de compte, qu’exacerber foncièrement une évolution touristique fâcheuse. De son côté, la patronne du secteur à laquelle les rouages du domaine échappent visiblement, puisqu’elle y est «parachutée» et partant, «dépouillée», conditionne le redressement à la réouverture du trafic aérien et la mise en place d’offres compétitives en vue de drainer les visiteurs d’outre-mer.
Vraisemblablement, l’approche paraît judicieuse car les structures hôtelières endurent l’oisiveté forcée, depuis des lustres. Mais, est-on en mesure d’affronter avec cran et immunité les assauts de l’épidémie ? De surcroît, la société aérienne nationale, dans son état actuel, mis à sec par une gestion calamiteuse, serait-elle à même de répondre aux exigences d’une telle relance, à voir ces licenciements en vrac de son personnel et ces appareils cloués au sol ? D’autant plus que les compagnies à bas coût (Low-cost) sont allées voir ailleurs, faute de disponibilité locale, tel que disait la maxime populaire de chez nous : «Celui qui détient le bon produit a déjà tout vendu et s’en est allé !».
On se souviendra de cette «euphorie» fallacieuse que brandissait une cohorte de professionnels en 2008, en s’esclaffant à l’expression illusoire : «la crise est derrière nous ! ». Mais, le temps a donné raison à celui qui semblait nager à «contre courant» au cœur de cet entrain jubilatoire, en s’époumonant face à l’assistance : «Non, la crise est toujours devant nous !».
Mais, il importe de garder espoir dans ces moments de tourmente. Le contrat-programme 2000/ 2022, signé le 6 août dernier par l’exécutif et les acteurs du tourisme, viserait à soutenir la relance, à accompagner les professionnels et à alléger les contraintes des établissements hôteliers. Espérons que toutes ces mesures paieront dans l’immédiat, mais les malheurs du tourisme relèvent avant tout de la volonté authentique des décideurs dont le Souverain constitue l’épine dorsale!