L’ours russe à attendrir !

Juste après l’assouplissement de la crise pandémique dans notre pays et le rythme élevé de l’opération vaccinale, on s’est progressivement  attelé à décadenasser l’espace aérien pour favoriser l’afflux des touristes et le retour au bercail de nos compatriotes. Sur ce, on s’est joliment réjoui de l’arrivée, il y a quelques jours, d’une quarantaine de visiteurs de la fédération fédérale de Russie. Une bonne nouvelle pour la destination d’Agadir qui, faut-il bien le rappeler, s’est habituer à accueillir ce marché émetteur, de par la clémence du climat, la commodité de certaines structures d’accueil, mais également du dynamisme et du tact du consul honoraire de Russie dans la capitale du Souss, russophone et épris de qualités humaines et professionnelles. En effet, le marché touristique de l’empire de l’ancien bloc de l’Europe de l’Est inonde les destinations prisées de la planète. En quelques temps, il s’est érigé en réel challenger de l’industrie des voyages que se disputent, en émulation acharnée, les contrées d’accueil de par le monde entier. En plus du déferlement effréné des contingents slaves un peu partout dans les quatre coins du globe, le voyageur moscovite, en particulier, est connu pour son tempérament de bon vivant, de dépensier, d’épicurien et surtout d’adepte de l’aventure et de l’exotisme. Certes, cette opportunité ne profite qu’aux sites de proximité qui offrent le même produit, notamment Antalya en Turquie ou encore Charm Cheikh en Egypte. Mais aussi, ce penchant vers ces options est, sans doute, dicté, par les incitations tentantes que mettent en avant les Autorités d’Ankara et du Caire, en termes de convenances de l’aérien et du séjour.

Après des années de tergiversation, les décideurs du tourisme marocain sont en passe de se rendre à l’évidence. On ne peut indéfiniment compter sur des marchés traditionnels, en pleine phase de dégénérescence. Dans ce sillage de diversification, le marché russe semble constituer une réelle cible pour leur nouvelle prise de conscience. Avec ses plus de vingt millions de touristes qui sillonnent les divers territoires les plus huppés, la Russie émerge en débouché de choix dans cette escalade galopante des voyages. La motivation au niveau du transport aérien et la qualité en termes de services s’avèrent des leitmotive de taille pour persuader le cheminement russe vers le royaume. D’autant plus que les russes sont réputés pour être exigeants sur l’aloi de la prestation.

Il serait loisible de répondre à cette condition, somme toute logique, du marché russe. Cependant, la balle est bel et bien, dans le camp des opérateurs du tourisme à Agadir, en particulier, si l’on sait que les structures hôtelières ne sont pas, pour la plupart, vu leur état délabré, en mesure d’honorer les engagements, du moins dans la situation actuelle. Les différents services prestataires ne sont pas non plus, au beau fixe dans une destination qui a beaucoup perdu de son lustre, il y a des lustres. Comment alors s’y prendre devant un tel dilemme ? Rien de rassurant, du moins dans l’immédiat, avec une kyrielle d’hôtels à rénover, une myriade d’habitudes à bannir, d’un escadron  de personnel à former…Les russes qui affichent un fol attachement à l’azur, ne sont pas prêts à badiner  avec  la méticulosité et la perfection. Le Maroc et, plus en particulier sa première station balnéaire, ont tout intérêt à briguer leur part des randonneurs du géant continent de l’ex camp soviétique. Ils en ont le potentiel persuasif et admiratif ! Le salon de tourisme de MITT, avec environs 20 000 exposants et plus de 23 000 visiteurs, en compagnie de celui St Petersbourg, constitue toujours, une occasion pour le domaine, en professionnels et en  institutionnels du pays, pour attendrir mais aussi raisonner la marée russe, avec toutes les dispositions nécessaires pour cette démarche d’envergure. Pour ce faire, il va falloir se lever très tôt…?!

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