Mawazine 2017: Un air de carnaval souffle sur Rabat

Rabat vibre aux rythmes des musiques du monde. Le bal de la 16e édition de Mawazine a été ouvert vendredi 13 mai par une kyrielle d’artistes qui a mis le feu sur les grandes scènes de la capitale du Royaume.

Sur la scène populaire de Salé, la chanson marocaine était au rendez-vous avec les voix de la jeune chanteuse et actrice Fatima Zahra Laâroussi, le chanteur populaire Tahour, la diva Latifa Raafat, l’Orchestre Regragui et le chanteur Abderrahim Souiri. Fatima Zahra Laâroussi a enchanté son public en présentant les plus beaux titres de son répertoire.  Elle a partagé la scène avec Latifa Raafat, artiste au parcours riche et varié, qui a renoué le lien avec son public grâce à ses chansons les plus anciennes et modernes, notamment «Maghyara», «Tar naasi», « achdani ». A l’occasion, elle a fait un clin d’œil à Saad Lamjarred en chantant «Laman nachki hali ». Le duo Tahour et le chanteur Abderrahim Souiri a quant à lui fait danser la foule sur les rythmes de la chanson Chaabi.

Un moment  musical  fort  a  été vécu  sur la scène internationale  de  l’OLM, l’une des scènes les plus importantes du festival. La star  Britannique Ellie Goulding y a inauguré le festival. Accompagnée de son orchestre et de trois choristes, la chanteuse aux cheveux blonds a livré un concert électrique en entonnant ses tubes les plus célèbres dont   «Lights», ou encore «Outside», «Love me like you do». En effet, l’artiste pop aux 30 millions d’albums vendus au compteur a mis du feu sur scène avec ses mélodies électro-pop. La même scène a accueilli samedi 13 mai l’une des stars du Rap très connues, Wiz Khalifa. Son show a duré presque 2 heures et s’est déroulé sous les cris de ses fans et des amoureux de sa chanson. C’est la première fois d’ailleurs que cet artiste se produise sur la scène de Mawazine et partage avec le public mélomane marocain ses tubes, en l’occurrence de «Roll Up», «No Sleep», «Black and Yellow». Le rappeur s’est félicité sur scène de l’accueil chaleureux de son public et des passionnés de sa musique et de son style.

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Latifa Raafat : «les courtiers de concert se multiplient»

Vendredi dernier, Latifa Raafat et Fatima Zahra Laâroussi ont ouvert le bal des conférences de la 16e édition de Mawazine. Deux styles, deux univers musicaux et deux générations différentes !

Une vraie artiste ne prend pas de retraite. C’est ce que prouve la chanteuse Latifa Raafat qui a entamé sa carrière artistique dans les années 80.  «Je ne compte pas prendre ma retraite.  Mon public me donne une bouffée d’énergie. Il m’a ouvert de nouveaux horizons de la créativité afin de continuer mon parcours artistique», a répondu la chanteuse à une question de la salle. En effet, Latifa Raafat, comme bon nombre d’artistes et de chanteurs, est très active sur les réseaux sociaux. Elle y accueille les critiques des internautes sur son look. «Il n’y a pas de succès sans critique, sans commentaire. Sur scène, j’aime porter notre caftan traditionnel, mais dans ma vie quotidienne, j’aime suivre les nouvelles tendances, jeunes bien évidemment !», a-t-elle déclaré.  « Ma vie privée est une ligne rouge que je ne partage guère sur les réseaux sociaux. Et puisque je suis dans le domaine artistique, je dois accompagner et diffuser mes chansons dans les médias et les réseaux sociaux», a-t-elle ajouté. Concernant les émissions dévoilant les nouveaux talents, Latifa Raafat ne ménage aucun effort  pour encourager les stars montantes de la chanson.

 «Je soutiens les jeunes voix marocaines douées. Je soutiens le Maroc et ses belles voix ! », a-t-elle fait savoir.  La chanteuse n’a pas caché son engouement pour la voix de la chanteuse égyptienne Sherine Abdel-Wahab, ainsi que plusieurs voix de la chanson arabe. «Je suis une chanteuse de live. Pour moi, avoir un manager est quelque chose d’indispensable. Aujourd’hui, les courtiers de concert se multiplient», a-t-elle conclu.

Au-delà de son activité dans le domaine de la musique, Fatima Zahra Laâroussi s’est aventurée dans le domaine de la télévision. «Je me trouve dans la musique. J’ai beaucoup aimé les rôles que j’ai interprétés», a-t-elle déclaré.

En réponse à son look dans le clip où elle a lancé une chanson religieuse, Fatima Zahra Laâroussi a préféré rester naturelle. «Je voulais être sincère avec mon public, présentée entre autres une image de la femme moderne loin des clichés, me présenter comme je suis».

 

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Concert d’Aznavour… la presse, le grand absent ! 

Charles Aznavour a chanté vendredi dernier à guichets fermés en soirée d’ouverture du festival Mawazine rythmes du monde.

Ce fut un grand moment musical solennel ! On imagine, puisque la presse n’a pas pu accéder à l’intérieur du bâtiment du Théâtre National Mohammed V où la figure emblématique de la chanson française avait interprété apparemment ses grands titres classiques. Le chanteur, d’après les images diffusées par les organisateurs, était accompagné sur scène de son orchestre. Avant de rencontrer son public, Aznavour avait profité d’une petite promenade dans le souk de l’ancienne médina de Rabat.

C’est dans une salle comble que «Charles Aznavour a bercé pendant une heure, un public venu nombreux écouter (et fredonner) les plus grands tubes du maître crooner», ont déclaré les organisateurs dans un communiqué de presse.

Il faut dire que ce concert d’ouverture était très attendu non uniquement par les férus de sa musique, mais aussi par les journalistes désirant partager les échos de ce concert. A en croire les organisateurs, c’est «en raison du nombre limité de places disponibles au théâtre National Mohamed V» que les journalistes n’ont pu y accéder.

Cela va sans dire que le public présent a profité pleinement de ses fameux tubes : «Hier Encore», «la mama», ou encore «la Bohème»… «Nous nous reverrons un jour ou l’autre. Le monde est petit profitons-en».

Mohamed Nait Youssef

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