Mohamed Berrada: «la littérature peut exprimer ce que la politique n’y arrive pas»

Parcours…

Mohamed Nait Youssef

Mohamed Berrada est l’une des signatures importantes de la scène littéraire et culturelle marocaine et arabe. Considéré comme chef de file du roman moderne marocain, l’écrivain compte à son actif plusieurs publications partagées entre le théâtre, le roman et la critique, entre autres, «Le théâtre au Maroc: tradition, expérimentation et perspectives», «Lettres d’une femme disparue» (Rassael Min Imraa Mokhtafya)», «Lumière fuyante», «Comme un été qui ne reviendra pas : souvenirs d’étudiant pendant l’été 1956 au Caire », «Loin du vacarme», «Roses et cendres, correspondance avec Mohamed Choukri».

«Œuvres intégrales», une portée symbolique…

Dans la rubrique «Massarat» (Parcours), le SIEL a rendu un vibrant hommage à l’expérience de Mohamed Berrada, et ce à l’occasion de la sortie de l’ensemble de ses œuvres intégrales chez les éditions, «Le Fennec». Une rencontre événement qui a eu lieu, vendredi 2 juin, au SIEL à la salle baptisée : Ribat Al Fath.

Par ailleurs, le concept des «œuvres intégrales» est un concept lourd et qui a une portée symbolique, a révélé l’écrivain  Rachid Benhaddou, ajoutant que l’éditrice, Layla Chaouni,  a compris que Berrada est un grand écrivain et qui a un statut symbolique.

Hassan El Mouden, modérateur de la rencontre, a souligné que Mohamed Berrada, le romancier, est un symbole du renouveau dans la littérature marocaine contemporaine. Parmi les questions qu’il avait posées, a-t-il révélé,  est celle de la mère ; mais d’une façon différente. «La question de la mort a été posée dans ses pièces de théâtre», a-t-il précisé.

Conquérir un nouveau lectorat…

En revanche, Mohamed Berrada a affirmé que ses écrits sont écrits sur deux étapes importantes depuis les années 60. «Cette initiative vient pour conquérir un nouveau lectorat ; celui d’aujourd’hui. La preuve : «L’ubat al-Nisyan» a eu un bon écho. Chose qui m’a poussé à continuer dans l’écriture romanesque», a-t-il indiqué. Selon lui, la littérature peut exprimer ce que la politique n’y arrive pas. Dans les romans de Berrada, la mère occupe une place importante et centrale.  «Dans mes écrits, la mère est un symbole important qui joue certes un rôle discret, mais majeur. La question de la mémoire est essentielle aussi.», a-t-il fait savoir.

La plume et la vision du monde !

L’écriture et la vie : une relation complexe. Mais, chaque personne, estime Berrada, est un écrivain par la force des choses. «C’est un domaine très vaste dont tout un chacun cherche sa façon de s’exprimer», a-t-il souligné, rappelant que l’enfance soit heureuse ou malheureuse est l’origine de l’écriture. «C’est un point de départ vers ce qu’on va vivre. C’est une boîte noire de notre vécu. Le vécu qui trace le parcours de l’écrivain et sa vision du monde», a-t-il expliqué.

L’écriture est ouverte sur l’inconnu. C’est un champ «miné», une aventure parfois dangereuse. Berrada continue alors son aventure en flânant dans les  lieux connus  constituant des éléments importants dans ses textes. «Trois villes à savoir Fès qui a marqué mon enfance, Rabat ville des études, de la lutte et de la politique et le Caire et son ambition culturelle et artistique ont marqué non seulement mon vécu, mais aussi mon écriture.», conclut-il.

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