Pacte national pour l’enfant 2021-2030

Une feuille de route axée sur la coordination!

Le Maroc amorce une nouvelle étape en matière de promotion des droits de l’enfant ! Le Royaume vient d’adopter un nouveau «Pacte national pour l’enfant» pour la période 2021-2030. La nouvelle feuille de route, qui a été présentée samedi dernier à Marrakech, dans le cadre du 16e Congrès national des droits de l’enfant, a pour objectif de concrétiser les droits de l’enfant marocain et de permettre au Maroc d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.

Après le Plan d’action national pour l’enfance de 1992 et celui de 2006-2015 intitulé «Un Maroc digne de ses enfants», le Maroc se dote désormais d’un Pacte pour l’enfance. Cette fois, il ne s’agit pas d’une simple feuille de route à décliner, mais d’un engagement et d’un accord entre les différents secteurs concernés par l’enfance. C’est d’ailleurs dans cette optique, que le Pacte a été paraphé conjointement par différents ministres (justice, éducation, santé, finances, droits de l’Homme, intérieur…), dans le cadre d’une approche systémique et intégrée de la gestion et de gouvernance de l’enfance.

Présenté lors de la séance de clôture du 16e congrès national des droits de l’enfant par Lamia Bazir, directrice exécutive de l’ONDE, en présence de Sa Majesté la Princesse Lalla Meryem, ce pacte se veut multidimensionnel et aborde différents aspects des droits de l’enfant.  Ainsi, sur le plan culturel, son objectif est de promouvoir l’image de l’enfant en tant que richesse nationale. Le Pacte vise également à réduire les disparités socio-spatiales entre les enfants. A cet effet, les ministères de la santé, de l’éducation et de l’intérieur s’engagent pour les dix prochaines années à améliorer la qualité des services publics et à favoriser davantage leur accès à toutes les catégories d’enfants.

Même si au cours des dernières années, des efforts ont été enregistrés sur le plan législatif et judiciaire, le pacte prévoit la mise en œuvre de nouvelles mesures. Il s’agit, notamment de renforcer les dispositifs de protection alternatifs pour les enfants sans familles et en situation difficile. Toujours sur le volet judiciaire, le ministère public en partenariat avec l’ONDE devra penser à des programmes et formations avec pour objectif d’ancrer l’intérêt supérieur de l’enfant dans la pratique judiciaire.

Autre nouveauté, le parlement devra dorénavant consulter systématiquement le parlement de l’enfant pour toute législation concernant les enfants. Pour prévenir et interdire toutes les formes d’abus, d’exploitation et de violence à l’égard des enfants, le comité interministériel présidé par le chef du gouvernement devra mettre en œuvre un arsenal efficace et complet en la matière.

Sur le plan institutionnel, une plateforme de coordination dudit pacte sera mise en place. L’objectif étant de fédérer les efforts des différentes parties prenantes et optimiser l’action publique. Dans l’optique de mesurer les résultats concrets, l’ONDE et le Haut-commissariat au Plan (HCP) mettront en place au sein de l’ONDE, un observatoire de l’enfance pour faire l’inventaire des intervenants et des programmes qui ciblent l’enfance. Le but de cet observatoire sera de faciliter la prise de décision pour l’amélioration des résultats. Pour concrétiser tous ces objectifs, un budget sensible à l’enfance sera mis en place par le ministère des finances. Selon Lamia Bazir, «ce nouveau pacte se veut historique dans la mesure où de nombreux ministres se sont engagés dans des projets opérationnels et des programmes structurants et devront adopter des outils de gouvernance et de gestion efficaces axés sur les résultats».

A noter que ce nouveau pacte, en plus de promouvoir les droits des enfants marocains, se fixe également pour objectif de promouvoir les droits des enfants à l’échelle continentale. En effet, dans le cadre du Pacte, il est question de développer le programme «Villes sans enfants en situation de rue» en Afrique en diffusant une boite à outils préparée par l’ONDE (à travers l’exemple pilote de Rabat) aux responsables des villes africaines. Au cours de la cérémonie de clôture, cette palette d’outils a été remise à Jean-Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de Cités et gouvernements locaux (CGLU)-Afrique, qui devra les distribuer par la suite aux différents élus territoriaux africains.

DNES à Marrakech Danielle Engolo

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