Loin d’être une simple moto, la 103 occupe une place particulière dans la mémoire collective des Marocains. Représentant l’un des symboles de fiabilité des machines produites par Peugeot, l’importateur de la marque française n’a pas hésité à afficher, sur les espaces publicitaires, la photo d’un père d’une famille au guidon, sa femme derrière et le fils debout sur le corps du châssis,pour mieux mettre en valeur son image de marque.
Loin d’être une simple petite mobylette, 103 représente un moyen de transport au service de toute la famille ! Que ce soit pour un usage personnel ou professionnel, cette petite cylindrée ne déçoit jamais. En plus, souvent sur nos routes, on voit certains commerçants qui n’hésitent pas à charger presqu’un quintal de marchandises sur sa deux roues, et pour autant, elle ne fait jamais marche arrière.
Comptant à son actif plus de 35 ans de loyaux services et des millions d’unités qui parcourent jusqu’aujourd’hui plusieurs pays, la toute première 103 a été lancée en 1971. Malgré ses tarifs bas, elle dispose de toute une panoplie d’équipements (amortisseurs avant et arrière, compteur de vitesse…) et peut recevoir en option des clignotants, des feux stop et un avertisseur sonore… Ce modèle, qui devient le MVL, contribue véritablement au succès du 103. Car jusqu’au début des années 1980, le 103 et les 101/102 cohabitent dans des gammes parfois concurrentes.
Quelques années plus tard, Peugeot a lancé de nouvelles finitions pour mieux répondre aux différents goûts. Outre la commercialisation des versions très compétitives, sans variateur, sans suspension arrière et même sans compteur de vitesse, le constructeur français a levé le voile également sur des finitions haut de gamme à l’instar des RCX, SPX, en passant par des dérivés mieux équipés tels que les 104 et 105, pour terminer par le Fox. Le Maalem Mohammad, mécanicien spécialisé dans ces petites motos, affirme que le vrai charme de cette mécanique réside dans sa simplicité et son efficacité.
Animée par une très petite cylindrée de 49,13 cm3, elle est bridée à 45 km/h, ce qui permet la conduite sans permis.Son petit réservoir d’une capacité minime de 3,69 l de mélange essence/huile lui garantit une autonomie d’environ 100 km (dont 10 km en réserve). Une innovation intéressante est cette «réserve». Quand le carburant est consommé et que le moteur s’arrête, l’utilisateur peut échapper à la panne sèche en tournant le robinet sur la position «réserve» qui aspire le fond du réservoir. Il lui reste ainsi quelques kilomètres d’autonomie, de quoi aller se ravitailler à la pompe la plus proche, explique le Maalem Mohammad.
À l’inverse des 101/102, les 103 reçoivent dès le départ un système d’admission à clapets dans le carter, ce qui lui confère beaucoup plus de puissance et de souplesse que le 102, équipé d’un moteur à admission au cylindre par jupe de piston et l’option d’une transmission à variateur.
Au fil des années, le 103 subit d’importantes évolutions, tant du point de vue de la motorisation que de celui de la partie cycle. La puissance des premiers modèles est de 2,0 ch DIN, elle culmine à 3,3 ch à la fin de la production. Les premiers moteurs des 103 sont munis de carters et cylindres disposant de deux transferts d’admission latéraux et du même allumage à rupteur que les 102 (deux bobines, une pour l’allumage, l’autre pour l’éclairage) avec toujours la fixation de l’échappement à vis. Ils reçoivent par la suite des carters et cylindre à trois transferts, un allumage à rupteurs pouvant recevoir cinq bobines qui, plus puissant, permettrait d’avoir une puissance d’éclairage avant de 15 W sous 6 V, ainsi qu’une bobine dédiée pour le feu stop et deux emplacements disponibles pour alimenter les clignotants optionnels, témoigne Maalem Mohammad.
Si aujourd’hui la 103 a disparu du paysage routier français pour devenir une légende qui a fait le bonheur des ados qui ont connu les années 70s et 80s, au Maroc, l’imbattable mobylette n’a pas encore baissé les bras et lutte toujours face aux nouveaux scooters chinois.
Badr Atabi
