Pied

Que le football suscite l’intérêt et l’engouement des masses populaires plus que la gestion des affaires publiques est une lapalissade qui n’a pas besoin de réaffirmation. Le déroulement de la Coupe du Monde de la Fifa en Russie constitue une démonstration irrécusable de cela. Il est aussi révélateur de l’impact de la mondialisation sur le football, autrefois considéré comme le sport des pauvres.

De la désignation du (des) pays hôte(s). Après cinq échecs de suite à l’organisation de la Coupe du Monde de Football, la sixième tentative marocaine serait-elle fructueuse ? L’importance des jeux dans les sociétés n’est pas à démontrer ; dans celle de notre beau pays, elle transcende beaucoup de clivages et mobilise beaucoup plus que tous les partis politiques et les organisations syndicales réunis ! Le scrutin du 14 juin 2018 à Moscou a montré que les pays membres de la FIFA n’obéissent qu’à des critères politiques. Ceux qui dominent la planète tout court ; car la «planète foot» n’est qu’un leurre pour donner une légitimité aux choix des décideurs de la FIFA et encadrer les candidatures selon un cahier des charges de plus en plus dispendieux.

Cinquième, sixième candidature… «derrière la coupe du monde de football quel que soit le temps que cela durera» semble devenir un leitmotiv marocain. Rêve auquel s’accrochent certains dans l’insipidité ambiante et la stagnation politique ! Alors, quitte à se faire tirer les oreilles, pourquoi ne pas oser.

Dans ce cadre ; et pour donner à la candidature marocaine l’approbation consensuelle des forces vives de la nation, une réunion du Chef du gouvernement avec l’ensemble des corps élus, des représentants de toutes les équipes nationales et des organisations de supporters est organisée au grand stade de Casablanca. Dans ce meeting, la déclaration du Chef du gouvernement concerne l’ensemble du processus de candidature et la met au centre d’un projet de développement où l’économie nationale est moderne, diversifiée, innovante, efficace et productive de richesses et d’emplois. Un projet où la consolidation du processus démocratique assure le bienêtre, la sérénité et la justice sociale au sein du peuple marocain. Elle aborde la programmation concernant l’infrastructure aussi bien pour les stades que pour les hôtels et la connectivité entre les différentes villes. Elle confirme les réalisations pour un environnement complétement assaini et sécurisé.

Elle garantit l’ouverture d’esprit et le respect des droits de la personne humaine sans aucune restriction et présente les atouts intéressant les aspects commercial et festif de l’événement.Après débat ; un plan d’action est mis en place. 211 délégations sont constituées pour aller convaincre les fédérations à travers le monde du bienfondé de la candidature du royaume. Enfin, pour terminer son allocution, le Chef du gouvernement a jugé important de reprendre Mustapha Hadji, ancien international et ballon d’or africain, en le paraphrasant «Le Maroc aime le football, c’est magique d’organiser la coupe du monde ! Le football ne peut pas faire cela, seule la politique le peut.».

De la VAR en tant que moyen d’ajustement aux dépens de l’éthique et de l’esprit sportif. Le monopole de la Fifa sur le marché spectacle du foot mondial renforce sa mainmise sur l’organisation et l’issue du jeu. Dans tout cela, l’éthique semble rester prisonnière dans la chambre de jugement de la commission qui porte son nom. La corruption a été renforcée par la mondialisation et l’utilisation de l’internet. La VAR, utilisation de la vidéo pour assister l’arbitrage, a montré le véritable dessein de la Fifa : des dribles pour obéir aux suzerains et des passes pour canaliser les flux d’argent. «VARis bullshit», le peuple en est témoin.

Outil de contrôle des masses, le foot marchand renforce la ségrégation contre les nations et les peuples qui aspirent à l’émancipation.Sport collectif, le football permet l’épanouissement individuel et peut servir la société par les valeurs que sa pratique véhicule. Et même si des joueurs suivent la voie de Pelé qui s’est enrichi par le foot ;il y en aura d’autres qui, comme Socratès, contribuent au renforcement des droits de leurs peuples en jouant admirablement du pied.

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