«Notre principal objectif est la création de l’emploi»

Al Bayane : Quel rôle joue le Réseau Entreprendre Maroc en termes d’accompagnement des porteurs de projets, notamment les Start-ups ?

Mehdi Laraki : Au niveau de l’association Réseau Entreprendre, nous cherchons des jeunes qui ont l’ADN entrepreneurial, nous rejetons tout ce qui est informel. Nous finançons toute sorte de projets, aussi bien des sociétés qui sont dans le conseil, les services, les nouvelles technologies, la conception des sites d’internet… La première condition, c’est le refus de l’informel, dans ses différentes formes, car nous sommes audités par des commissaires aux comptes et donc, nous avons des comptes à rendre au niveau des banques. La deuxième condition est la création de l’emploi. En effet, nous demandons aux adhérents la création de 3 à 5 emplois dans les quatre premières années.

Les montants que nous accordons sont un prêt d’honneur. Nous demandons aux lauréats une garantie d’honneur pour le rembourser. Par exemple, lorsque le lauréat reçoit des fonds de la part de la CCG, soit des sommes allant de 100000 à 500000 DH, il bénéficie d’un an de différé, donc il ne paie rien pendant la première année. Si on constate après la mauvaise fois de la personne, nous réclamons notre dû. Par contre, si l’entreprise ne connait pas la réussite prévue et la personne ne peut pas payer la dette, on ne va pas la poursuivre ou saisir ses biens comme font les banques, car notre principal objectif est d’aider les jeunes à lancer leurs entreprises et recruter d’autres personnes, pour créer une dynamique dans l’économie nationale.

Lorsqu’un porteur de projet devient un lauréat chez nous, notre code déontologique nous impose de ne pas investir chez eux. On est là pour aider et accompagner bénévolement les jeunes, rien que pour le développement de l’économie nationale.

Quels sont les principaux critères pris en considération pour le choix des bénéficiaires d’un financement?

Lorsqu’un jeune entrepreneur se présente, nous cherchons à le challenger pour vérifier s’il a vraiment l’ADN entrepreneurial. Si c’est le cas, on lui donne tous les outils ; un chef d’entreprise expérimenté va l’accompagner bénévolement dans sa région. Les adhérents bénéficient d’au moins une formation par mois et ont accès à 9000 porteurs de lauréats dans le monde et à 15000 chefs d’entreprises dans le monde. Outre le côté entrepreneurial, ils doivent développer tout un réseau. Récemment, un jeune porteur de projet en provenance de Tanger m’a appelé pour me dire qu’il a un problème à Rabat. Je lui ai proposé de contacter une personne responsable dans la capitale qui va l’aider sans rien demander en contrepartie.

On sait très bien que c’est la TPE, qui sera développée par la classe moyenne, qui permettra le développement de notre pays.

Quel Conseil donnez-vous à ces jeunes startupers?

Les jeunes porteurs de projets innovants doivent améliorer leurs compétences pour mieux s’adapter aux contraintes du marché. La nouvelle génération a grandi avec un portable dans les mains et elle a l’habitude de manipuler les produits high-tech. Ce n’est pas comme nous avant lorsque le professeur nous demandait de faire une dissertation, il fallait faire des recherches. Déjà la photocopie était un luxe. Bref la demande est là, mais l’offre doit s’adapter et il faut encourager ces jeunes dans les projets innovants car ils vont exceller là où ils se sentent le mieux.

A. Badr

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