Quel avenir pour l’IRCAM après le CNLCM?

Un pas important.  Les deux  projets de lois organiques  à savoir 26.16 et 04.16 ont été  adoptés  à l’unanimité, en seconde lecture,  le  jeudi 25 juillet dernier,  par la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants.

Ces deux projets de loi organiques concernent notamment le projet de loi organique 26.16 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l’Amazigh ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et aux secteurs prioritaires de la vie publique et le projet de loi organique 04.16 relatif au Conseil national des langues et de la culture marocaine. En effet, le débat autour de l’avenir de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) après la création du Conseil national des langues et de la culture marocaines (CNLCM) refait surface.  Rappelons que la création du CNLCM est dictée par la Constitution de 2011, notamment l’article 5.

En effet, cette nouvelle institution se chargera de conserver et promouvoir les langues entre autres arabe, amazighe et hassani ainsi que les différentes expressions culturelles marocaines. En outre, plusieurs acteurs et activistes amazighs estiment que l’IRCAM est un acquis important et une institution de référence en matière de  l’amazighe soit au niveau national ou régional.

Pour Ahmed Boukouss, Recteur de l’IRCAM, «L’IRCAM est une institution nationale qui a besoin d’être renforcée à tous les niveaux.» «Il faudrait renforcer ses structures en les délocalisant de manière à pouvoir garder un lien organique avec les régions et leurs populations, les acteurs culturels et influer sur les décisions des responsables locaux et régionaux afin que les politiques publiques décidées au niveau central et régional puissent avoir un effet catalyseur sur la promotion de l’amazighe et sur les conditions de vie et de travail de ses créateurs», a-t-il ajouté dans un entretien accordé à Al Bayane.

Par ailleurs, Ahmed Boukouss n’y va pas par quatre chemins. Il s’estime qu’enfin il faut  « assurer les conditions d’autonomie administrative et financière de l’IRCAM et aligner ses missions et prérogatives sur celles de l’arabe, en tant que langues officielles à statut égal».

Dans un article publié dernièrement par le conseiller parlementaire du PPS Abdelatif Ouammou, mets l’accent sur l’avenir ambigu  et incertain de l’IRCAM et de l’Académie Mohammed VI de langue arabe. Selon lui, les articles 11 à 14 du chapitre 4 concernant la « réorganisation » des institutions à savoir  l’Académie Mohammed VI  de langue arabe et de l’Institut royal de la culture amazighe, ainsi que les articles du chapitre V, notamment l’article 18 visant « transformer » ces deux institutions en deux annexes placées sous l’autorité du président du CNLCM. Ceci, a-t-il ajouté, touche les acquis du mouvement amazigh en particulier et du peuple marocain en général.

Certes que l’article 13 de la loi 04-16 évoque la réorganisation de l’IRACM, mais le Conseil mettra la main, comme le précise d’ailleurs l’article 50, sur tous les biens notamment immobiliers, financiers et culturels de l’IRACM.

Pour ce qui est des ressources humaines de l’Institut, et comme il est mentionné dans l’article 49,  elles sont intégrées au Conseil.

Selon Abdelatif Ouammou, l’IRCAM doit jouir de son indépendance, ainsi que les pouvoirs nécessaires pour jouer ses rôles pleinement.

Mohamed Nait Youssef

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