Vaccination des enfants

Ouardirhi Abdelziz

Se faire vacciner, c’est se protéger soi-même, mais aussi protéger ceux qui nous entourent. Plus une collectivité compte de personnes vaccinées, plus elle prévient les risques d’épidémies. La vaccination permet de sauver des millions de vie chaque année et aide à éliminer des maladies dans de nombreuses régions du monde. Qu’en est-il au Maroc ? Vos enfants sont-ils à jour à ce sujet ?

Le Maroc compte parmi les rares pays qui ont mis en place, depuis 1960, une politique vaccinale ambitieuse, qui n’a jamais cessé depuis d’être renforcée grâce au programme national d’immunisation. Pour l’histoire, il est utile de rappeler si besoin est que les premières campagnes de vaccination remontent au début des années soixante, le Programme Elargi de Vaccination (PEV) à l’année 1981. Ce dernier a été restructuré en Programme National d’Immunisation (PNI) six ans plus tard, un programme qui s’améliore constamment, et qui est un exemple au niveau régionale, continental et international en matière de vaccination.

Vaccin :

Le vaccin est un dérivé non pathogène d’un agent microbien ou viral qui, introduit dans l’organisme, induit une résistance spécifique contre cet agent pathogène grâce à l’acquisition d’une immunité cellulaire, humorale ou mixte. Les principaux antigènes (Ag) sont les anatoxines (toxines modifiées), se traduit en général par la production d’anticorps (AC) spécifiques de l’agent infectieux et par la formation de cellules mémoires.

Vaccination :

La vaccination consiste à introduire, chez un individu, une préparation antigénique dérivée ou proche d’un agent infectieux déterminé, de manière à créer une réponse immunitaire capable de le protéger contre la survenue d’une maladie liée à cet agent infectieux. Cette immunoprophylaxie active spécifique est, dans certains cas, très efficace, en faisant un moyen de prévention très utile en santé publique.

Des chiffres qui interpellent

10 millions de vies ont été sauvées chez les enfants de moins de 5 ans dans la Région OMS de la Méditerranée orientale grâce à la vaccination contre la rougeole.

Plus de 6,5 millions d’enfants de la Région n’ont pas reçu leur vaccin contre la rougeole et 4,5 millions ont manqué les vaccinations systématiques en 2020 et 2021.

Plusieurs enfants ne sont toujours pas protégés contre la rougeole dans la Région, et 2 millions d’entre eux n’ont reçu aucune vaccination (il s’agit des enfants « zéro dose ») en 2021.

Enjeux sanitaires et économiques de la vaccination

La vaccination est l’une des plus grandes victoires de la médecine moderne et constitue un élément essentiel de prévention, et de lutte contre les maladies infectieuses au niveau mondial.

La vaccination est un moyen rentable et économique puisque la vaccination revient moins chère que les couts directs et indirects  inhérents à la maladie. A cet effet, et selon l’organisation mondiale de la santé 1 DH investi dans la vaccination permet d’épargner 500 DH, voire même 6.000 DH pour certaines maladies infectieuses.

La situation peut rapidement évoluer vers des complications, ce qui nécessite dans certains cas une hospitalisation en milieu surveillé, des traitements lourds et couteux. Ce qui n’est pas à la portée de toutes les bourses.

Grâce à la Haute Sollicitude de Sa Majesté le Roi Mohamed VI que Dieu l’assiste, le Maroc a entrepris de grandes actions depuis des décennies dans le domaine de la vaccination, qui faut-il le rappeler ici est totalement gratuite pour tous les enfants, et les femmes en âge de procréer.

Une telle approche témoigne d‘un très haut degré de civilisation, d’une équité et égalité des chances dans l’accès aux soins de santé, un fondement essentiel pour un système de santé solide.

Aujourd’hui, notre pays sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohamed VI que Dieu l’assiste, et à l’implication personnelle de son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, de grandes avancées en matière de vaccination ont été réalisées, ce qui a contribué à lutter efficacement, à diminuer ou à éradiquer complètement les maladies cibles, responsables par le passé d’une mortalité et morbidité élevées chez les enfants de moins de cinq ans.

Parmi les principaux acquis du programme national de vaccination, il y a lieu de noter qu’il y a zéro cas de poliomyélite depuis 1987.

De même, Zéro cas de diphtérie depuis 1991.

La validation de l’élimination du tétanos néonatal en 2002.

Nous relevons une réduction des cas de méningites dues à Haemophilus influenza type b à plus de 85% (OMS /EMRO- 2010).

Ce sont des acquis très importants pour notre pays, qui entreprend des actions sanitaires pour éliminer la rougeole, la tuberculose…

Un acte civique

Faire aujourd’hui correctement vacciner son enfant comporte un bénéfice pour lui-même, pour sa famille, ses camarades de classe, de lycée, mais aussi pour l’ensemble de la population et pour les générations futures. Parfois le seul intérêt de la vaccination est de protéger son voisin. La rubéole par exemple est une maladie tout à fait bénigne pour les petits garçons.

Les vacciner est cependant important pour éviter des épidémies qui risqueraient d’atteindre des femmes enceintes et d’entraîner des malformations fœtales très graves. Vu sous cet angle, il n’est pas exagéré pour ce praticien qui consacre sa vie aux enfants de dire que la vaccination est un acte civique qui dénote un haut degré de civilisation.

Des vaccins pour tous, pour une meilleure santé

Il est scientifiquement admis que les vaccins contribuent a renforcer notre système immunitaire, permettant ainsi de sauver des millions de vies a travers la planète.

Pour permettre a tous de pouvoir être bien protégé, l’OMS recommande 20 vaccins a inclure dans les calendriers vaccinaux nationaux pour protéger les personnes de tout âge contre les maladies.

Pour permettre l’atteinte de cet objectif, l’OMS et ses partenaires impliqués dans la vaccination, dont le Maroc est un très bel exemple, tous s’emploient a rendre les bénéfices des vaccins accessibles à tous et tout âge. Le programme pour la vaccination à l’horizon 2030 a pour objectif de parvenir à un monde ou chacun pourra bénéficier pleinement des vaccins nécessaires pour un meilleur état de santé.

Votre enfant est – il  à jour pour ses vaccins ?

Voilà une question qui mérite réponse. A l’évidence la vaccination de nos enfants est de notre responsabilité, c’est-à-dire qu’elle incombe aux parents, qui doivent assumer pleinement leurs responsabilités.

Il faut toujours vérifier les dates de vaccinations  qui doivent être effectuer, respecter les rendez – vous du centre de santé, pour assurer une protection optimale des enfants vis-à-vis des différentes maladies cibles.Utiliser le carnet de santé de votre enfant chaque que vous allez au centre de santé.

Le ministère de la santé assure dans ses différentes structures sanitaires de soins de santé de base (centre de santé) en milieu urbain et en milieu rural, la vaccination totale, complète et gratuite a tous nos enfants.

Dans ce même ordre d’idée , et afin d’assurer à tous , et en tous lieux la vaccination  , le ministère, à travers le Programme National d’Immunisation (PNI), assure la disponibilité de façon continue, équitable et gratuite de 13 vaccins, pré-qualifiés par l’OMS, dont 12 pour les enfants de moins de 5 ans et 1 vaccin pour les femmes en âge de procréer au niveau de plus de 2.500 établissements de soins de santé primaire et des maternités hospitalières.

Pour rappel ,  le ministère de la santé a introduit  dès le mois d’octobre 2021 le vaccin contre le HPV (papillomavirus humain) dans le calendrier national de vaccination.

Il y a véritablement lieu d’être fier, d’être très optimiste face à de telles réalisations que beaucoup de pays riches n’arrivent pas à concrétiser.

Pour terminer, nous ne pouvons que saluer les efforts qu’entreprend le ministère de la Santé pour assurer à tous nos enfants et aux femmes en âge de procréer une vaccination complète, gratuite, efficace et efficiente.

Il faut saluer tous ces efforts , tous ces acquis rendus possible grâce au programme national d’immunisation , aux efforts constants des professionnels de santé (médecins-infirmiers) en milieu urbain et en milieu rural , grâce à la mobilisation de tous les intervenants tant du secteur public , que ceux du secteur privé , grâce a tous la vaccination a permis aujourd’hui d’atteindre, en moyenne, un taux de couverture de 95%, alors que certains vaccins arrivent à une couverture de 99%.