Raïs Omar Ouahrouch, une vie au chant instrumentalisé du Souss

Raïs Omar Ouahrouch est parmi les grands Raïs «d’amargue» qui ont consacré toute leur vie au chant instrumentalisé du Souss. En effet, l’artiste est considéré comme l’un des éléments représentatifs des porte-flambeaux, après le Raïs Lhaj Belâid.

Qui est le Raïs Omar Ouahrouch ?

Son nom complet est Omar ben Hmad ben Omar Ouahrouch El Hsaïni. Il naquit vers 1926 dans la tribu de Mzouda, à Douar Tihouna Imziln, situé dans le commandement du cercle d’«Imi n’Tanout», province de Chichaoua. Il fut influencé, dès son enfance, par son père le Raïs Ahmed, humoriste de son art; ce qui se traduit littéralement en tamazight par «baqchich».

Le jeune Omar, qui habitait avec sa famille à Marrakech à l’époque, fréquentait souvent la place de Jamaâ Lfna où son père se produisait dans la «halqa». C’est dans ce climat qu’Omar a appris l’éloquence et l’art de faire passer des messages cryptés qui étaient caractérisés par le symbolisme pour ne pas attirer l’attention des autorités coloniales que les Marocains, chacun à sa manière, ont toujours combattues.

Ayant maitrisé les notes de son «Ribab» et appris un grand répertoire de chants et de compositions, en plus de ses propres poésies et proses, le jeune Raïs a formé sa propre troupe artistique pour se lancer à la quête de l’aventure à travers le pays. Il était un grand musicien, chanteur et militant qui n’a jamais admis que ses compatriotes soient maltraités par les autorités françaises; ce qui l’a poussé à chanter «Dabit» (L’officier) où il a exposé et dénudé les pratiques de l’autorité militaire française contre les habitants de sa région. Cette chanson l’a conduit, en 1952, du temps du caïd Mohamed Lmzoudi, à la prison d’Imi n’Tanout pour trois mois fermes. Durant son incarcération et suite aux tortures auxquelles il était exposé, il perdit ses paupières et fut contraint de porter des lunettes de soleil pour le restant de sa vie.

Abdelmalek Hamzaoui

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