Encore une fois, le Raja de Casablanca se trouve contraint de changer son coach en pleine saison, si on ne veut pas dire que c’est le club même qui a opté de son propre gré pour la séparation avec son entraîneur. Il s’agit bien sûr du Tunisien, Lassaad Chabbi qui venait à peine de terminer 8 mois depuis son atterrissage chez le club des Verts et qui a été remplacé par le Belge Marc Wilmots qui va conduire les Verts jusqu’en 2024.
La valse des entraîneurs continue ainsi au Raja et sans parler des 10 dernières années depuis 2011 où le club a fréquenté pas moins d’une quinzaine de coaches, jusqu’à aujourd’hui. On va seulement aborder les 4 saisons écoulées ayant connu le changement de pas moins de techniciens sous la houlette de 4 présidents ayant succédé, chacun et successivement, à la tête des Verts.
Après des voltes faces avec certains entraîneurs dont l’Algérien Abdelhak Benchikha, le Néerlandais Ruud Kroll… ainsi que ceux de la boite dont M’hammed Fakhir, Rachid Taoussi… le Raja confirme ainsi qu’il s’est habitué ces dernières années à cette problématique de la valse d’entraîneurs jusqu’à l’arrivée, aujourd’hui, de Waltermots, où une question pertinente s’impose. Est-ce que cette nouvelle expérience belge serait judicieuse et pourrait-elle réussir en ces moments précis où les choses ont, semble-t-il, changé… ?
Cela, du moins, depuis l’expérience de l’Espagnol Juan Carlos Garrido arrivée en 2017 et avec lequel, le Raja avait fait des miracles même s’ils étaient engloutis par une terrible crise financière estimée à plusieurs milliards et héritée du temps de l’ancien président, Mohamed Boudrika. Son successeur, Said Hasbane qui a su comment gérer la crise du fric était chanceux d’aller chercher, même avec un salaire mensuel couteux, ce coach espagnol qui a fait des pieds et des mains pour tirer son épingle du jeu et remporter deux sacres, la Coupe du Trône et la Coupe de la CAF.
Garridon remercié en fin de janvier 2019 avait été remplacé par le Français Patrice Carteron qui n’a pu résister, lui aussi, que pendant une courte duré d’une dizaine de mois (30 janvier-10 novembre 2019). Pendant cette période (30 mars), Carteron qui exerçait sous les auspices du président démissionnaire, Jawad Ziyet, avait eu le mérite d’offrir au Raja la Super-Coupe de la CAF pour être remplacé, quelques mois après, par Jamal Sellami, lui aussi contraint de partir au début d’avril 2021. Et pourtant, l’entraîneur marocain avait, au bout d’un an et demi, mené les Verts au titre de la Botola tout en les assurant des pas très avancés vers les deux sacres arabe et africaine de la CAF que son successeur tunisien, Chabbi, allait réussir en fin de compte.
Cependant, le dénominateur commun entre les deux coachs c’est qu’ils ont été obligés de jeter l’éponge juste après des résultats décevants au championnat, notamment lors du derby face au voisin wydadi. Seulement Chabbi qui a raté le récent derby terminé sur un nul (1-1) avait perdu celui de la saison écoulée (2-1). Tout comme Sellami qui a connu le même sort en s’inclinant sur le score de (2-0). C’était lors du récent président par intérim, Rachid Andaloussi, qui a tout fait pour maintenir Sellami parti sous la pression des contestataires et autres « Hayahas » du club qui réclamaient non seulement le départ de l’entraineur mais aussi et surtout des membres du Comité dirigeant. Andaloussi et son équipe avaient su comment mener l’équipe à bon port vers deux sacres arabo-africain et une place de vice-champion du Maroc. Ils ont bien résisté, ils ont tenu bon jusqu’à la tenue de l’Assemblée générale extraordinaire, exemplaire, ayant débouché sur l’élection d’un nouveau président en la personne d’Anis Mahfoud. Ce dernier et sa liste choisie au terme de cette Assemblée marquée par une belle leçon de démocratie dans l’histoire des AG des clubs marocains, allaient prendre tout de suite la décision de changer l’entraîneur tunisien en le remplaçant par le Belge Marc Wilmots qui va diriger les Verts durant les deux prochaines années.
Et si le technicien tunisien garde de beaux souvenirs de son expérience au Maroc, courte soit-elle, et beaucoup d’estime pour le Raja, en se disant qu’il ne s’agit pas de limogeage mais d’une séparation à l’amiable, le nouveau coach belge a justifié son choix pour effectuer une nouvelle expérience à l’un des meilleurs championnats en Afrique et arabe. Aussi, Wilmots a estimé que son travail au Raja aura de grandes chances de réussir puisque le club des Verts est également dirigé par un nouveau directeur technique de son pays, Patrick De Wilde. «Ce Choix s’inscrit dans la logique des choses. C’est normal d’opter pour l’école belge où nous avons commencé tous les deux pour continuer le chemin ensemble… », a fait savoir le compatriote de Wilmots.
Reste à savoir s’ils vont vraiment honorer leur mission dans notre Botola, notamment le coach Wilmots qui compte 3 expériences à la tête des sélections dans le passé, la Côte d’Ivoire, l’Iran et la Belgique entre 2012 et 2016 avec un passage au Mondial brésilien en 2014. Aussi, c’est la troisième fois que Wilmots va présider aux destinées d’un club après ses passages au sein des Allemands du FC Schalke, puis chez les Belges de Saint-Trond.
Le Raja, lui, qui vient de renouer avec l’école belge après une longue date de 20 ans du temps de l’entraîneur Walter Moos ayant dirigé les Verts jusqu’en finale de la Ligue des Champions en 2002, titre que le Raja avait raté face au Zamalek d’Egypte après un nul à Casablanca 0-0 et une défaite au Caire 1-0.
Son compatriote, Marc Wilmots, aura à faire mieux, d’abord en Super-Coupe d’Afrique mais aussi et surtout en Champion’s League que le Raja cherche depuis fort longtemps, depuis les titres réalisés en 1999, 1997 et 1989.
En compétitions nationales, le Raja est appelé à renouer avec le sacre, aussi bien en Botola qu’en coupe du Trône…
Cela même si le phénomène du changement continu d’entraineurs n’est pas bon pour la stabilité technique des clubs.
Du pain donc sur la planche pour le nouveau staff technique, l’entraîneur Wilmots pour rebâtir une bonne équipe compétitive et capable de rivaliser avec les grands ainsi que pour le DTN Patrick De Wilde concernant la formation et la restructuration de toutes les catégories des jeunes.
Même chose pour le nouveau président et son Comité, qui sont appelés à honorer leur mission tout en étant à la hauteur de la confiance placée en eux par les membres adhérents du Parlement des Verts…