Après que le deuxième et dernier mandat présidentiel de Joseph Kabila se soit achevé en Décembre 2016 et que les élections présidentielles furent reportées à deux reprises, le 23 décembre devaient avoir lieu des élections pour désigner le successeur de celui qui, après 18 ans à la tête de la République Démocratique du Congo, dont deux mandats de cinq ans, ne peut plus se présenter selon la Constitution de 2006.
Mais ce jeudi 20 décembre, Corneille Nangaa, le président de la Centrale Electorale, a annoncé que ces élections prévues pour le 23 décembre allaient être repoussées d’une semaine car plusieurs machines à voter avaient été réduites en cendres à la suite de l’incendie survenu le 13 décembre dernier dans l’un des grands entrepôts des matériels électoraux.
«Le report des élections au 30 décembre prochain est regrettable mais compréhensible parce qu’il s’agit d’un cas de force majeure» dira Néhémie Mwilanya, le Coordonateur du Comité stratégique du front commun pour le Congo (FCC), cette méga plateforme électorale dont Joseph Kabila est l’initiateur.
Mais, dans son homélie de ce lundi soir, qui est aussi sa première messe de Noël à la tête de l’archevêché de Kinshasa où il a succédé au charismatique cardinal Laurent Monsengwo, Monseigneur Fridolin Ambango a mis en garde contre tout nouveau report des élections qui doivent mettre fin ce dimanche 30 décembre 2018, à l’ère Joseph Kabila.
«Ne pas tenir cette promesse, ce serait travailler à l’anéantissement de la paix» a souligné l’archevêque de Kinshasa sous les applaudissements de centaines de fidèles venus célébrer la messe de Noël en la cathédrale Notre-Dame.
Et l’archevêque de poursuivre en déclarant que «la paix, la vraie paix qui vient de Jésus-Christ (…) c’est aussi que les résultats puissent être publiés et réellement refléter la volonté du peuple» car le contraire anéantirait la paix en RDC.
Le prélat a invité, par ailleurs, tous les congolais «au sens de la responsabilité et à la non-violence (pour) passer le cap du 30 décembre 2018 dans la paix et dans la vérité».
Pour rappel, en début d’année, son prédécesseur, Monseigneur Laurent Monsengwo avait lancé cette fameuse réplique «Que les médiocres dégagent !» après la répression de la première des trois marches organisées par l’Eglise pour exiger le départ du président Joseph Kabila qui avait déjà reporté à deux reprises les élections présidentielles à la fin de son deuxième et dernier mandat qui s’était achevé en Décembre 2016.
Aussi, après la répression brutale des marches catholiques du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018 qui s’étaient soldées par une quinzaine de morts, le pape François a tenu à adresser un message de fermeté au président Kabila en désignant un homme d’église qui ne mâche pas ses mots; à savoir, Monseigneur Fridolin Ambango.
Joseph Kabila a-t-il bien assimilé le message du Vatican ? Pas certain au vu de l’incendie qui le 13 décembre dernier aurait, comme par enchantement, ravagé le local où était entreposé le matériel électoral.
Enfin, Kabila partira ou Kabila partira pas ? Réponse dimanche prochain ; alors, attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi