Réformer le Bâtiment c’est bien, réformer l’Homme c’est encore mieux!

Il ne ferait pas de doute que la remise à niveau du Centre Hospitalier Régional d’Agadir, à titre indicatif, d’une enveloppe budgétaire s’élevant à 135 millions de dhs dont un peu moins du tiers du montant est à mettre à l’actif du conseil régional de Souss Massa, s’avère sans conteste, un geste aussi bien judicieux que probant.

A voir cet édifice de santé, moisir dans une vétusté macabre, durant des lustres, pareil à un vieil hameau caduc, il y a lieu de s’en désoler, non sans amertume. Cependant, devrait-on se suffire à se focaliser sur les volets logistique et équipement aussi sophistiqués soient-ils a fin de prétendre à une réelle refonte du système sanitaire, en sa globalité ? S’est-on demandé une fois, pourquoi les cadres du secteur désertent le public pour regagner en vrac le privé qui, faut-il le rappeler, pullule à une cadence vertigineuse et pis encore, débarquent à outre-mer pour fuir la modicité étouffante au bercail ?

Certes, d’énormes investissement sont été débloqués, en termes de bâtiment et de matériel, à l’adresse de ce département névralgique de la vie sociétale, un peu partout dans le royaume, conforté, il est bien vrai également, par une batterie de Centres Hospitaliers Universitaires (CHU). Mais, oserait-on conclure que le domaine en serait sorti sans gros dégâts, puisque l’offre sanitaire en pâtit toujours, faute de soin en abondance et de ressource humaine en suffisance. C’est là effectivement, où le bas blesse, car on n’est pas encore en mesure de retenir le staff médical et infirmier dans le public à travers des rémunérations aussi dérisoires !

Comment voudrait-on convaincre un spécialiste qui se taperait de longues années de formation, à tolérer une telle frustration, alors que son collègue du privé ou encore d’ailleurs, s’en est trouvé avec un bien meilleur salaire? Cette antilogie inciterait à expliciter les raisons de la pratique de corruption, sans pour autant généraliser la manie qui s’instaure affreusement, à l’instar de ses pairs sous pays du secteur public…

On se souviendrait aussi dans ce sens, de la série de  réformes qui ont taraudé le secteur de l’Education, en particulier le Plan d’Urgence. A ce propos, on a injecté un argent fou pour se lancer résolument au relèvement du système éducatif, sans en avoir gain de cause, puisqu’il continue à broyer du pain noir, à nos jours et reste avec la Santé, les talons d’Achille de l’expédition marocaine vers l’Emergence.

On n’a jamais voulu comprendre qu’il n’était pas question de se limiter exclusivement à performer les formes pour réformer les contenus, la forme étant le Béton  et le contenu étant l’Homme, alors que la véritable réforme, socle de toute révolution, serait sans nul doute, la satisfaction totale de l’élément humain en matière de salariat décent, de cadre de travail et de promotion assurée. En l’absence de ces conditions vitales, toutes réformes ne seraient que coups d’épée dans l’eau !

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