Rencontre-débat organisée par le PPS à Marrakech

La problématique de l’enseignement sous le prisme de la Gauche

Sous le thème central : «La réforme de l’enseignement est une nécessité pour le développement authentique», la section provinciale du PPS de Marrakech a tenu, samedi dernier une rencontre de communication de haute importance à laquelle ont pris part, devant une imposante audience, tour à tour, Nabila Mounib, secrétaire générale du PSU, Hasna Abouzaid, membre de la direction de l’USFP et Abdelouahed Souhail, membre du bureau politique du PPS.

Addichane : «une crise politique générale»

Après avoir ouvert le bal et mis l’accent sur les visées de la tenue de cette rencontre, Ahmed Mansouri, secrétaire provincial du PPS à Marrakech et modérateur de la rencontre, a donné la parole à Mustapha Addichane, membre du bureau politique du PPS, qui a rappelé, dans son intervention, l’appel du PPS relatif à la mise en avant d’un dialogue national, vue la situation critique que traverse le pays actuellement, dans tous les domaines, notamment la crise politique. C’est dans cette optique que s’est déroulée à Marrakech cette rencontre entre des composantes de la société marocaine, a-t-il conclu.

Mounib : «Notre gauche est devenue salafiste»

Prenant la parole, Nabila Mounib a enchaîné pour mettre en exergue les diverses contraintes qui continuent de sévir dans le secteur de l’enseignement et de la formation dans notre pays. «On ne peut parler de démocratie sans parler d’Etat démocratique qui respecte ses engagements envers les populations !», dit-elle tout en portant un véritable  procès à l’encontre de l’orientation néolibérale sauvage suivie dans le pays qui ne cesse d’appauvrir le peuple et d’accabler l’enseignement et la recherche scientifique. «La gauche marocaine ne s’unit pas pour solutionner ces questions capitales de la nation. Elle ne s’ouvre pas assez sur les compétences éclairées qui existent en quantité  dans notre pays», précise -t-elle, dans le même ordre d’idées. D’autre part, la dirigeante du PSU a rappelé que la Constitution a statué sur l’officialisation des deux langues nationales, à savoir l’Arabe et l’amazighe. Il est indispensable dans un premier temps de s’occuper de ces fondements linguistiques identitaires avant de passer, à des langues étrangères véhiculaires de sciences et de connaissances. «Notre gauche est devenue salafiste et il est grand temps de cesser de l’être et d’entrevoir l’avenir avec davantage d’espoir et d’optimisme !», souligne-t-elle en fin de sa communication.

Hasna Abouzaid: «La question de l’enseignement a toujours réuni la gauche marocaine»

Pour sa part, Hasna Abouzaid s’est surtout focalisée sur la déchéance des composantes de la gauche marocaine qui a perdu de beaucoup de sa notoriété et n’est plus capable de collecter que 10% des voix. «Nous avons besoin à l’heure actuelle de beaucoup de rencontres pour pouvoir sortir de cette léthargie qui nous assène des coups fatals. La question de l’enseignement sous toutes ses formes a toujours réuni les composantes de la gauche marocaine», précise-t-elle, tout en signalant que le fait d’aborder aujourd’hui la problématique de l’éducation et de la formation devra amener à parler de la situation politique au Maroc, depuis des décennies. A cet égard, elle confirme que la contribution de la gauche est notoire, avec des hauts et des bas, mais il y avait toujours eu de la volonté et de l’audace. A cet effet, l’intervenante a fait savoir que la question de l’enseignement repose sur deux niveaux, le premier est d’ordre intellectuel et culturel, le second est plutôt à caractère politique. Il y a lieu d’affirmer que le premier volet s’est potentiellement étiolé. Elle estime que la responsabilité des rangs démocratiques, modernistes et progressistes est primordiale pour débarrasser le pays de cette zone sombre de son parcours.

Abdelouahed Souhail : «La sectorisation des métiers : un souci majeur»

De son côté, Abdelouahed Souhail, membre du bureau politique du PPS, considère que l’éducation a toujours été à la base de toute promotion de la société. L’importance donc de l’éducation réside en sa fonction de transmission des apprentissages en direction des individus. Par ailleurs, le processus de l’éducation n’est pas spécifique à des pays sans d’autres. C’est une donne générale qui touche même les pays développés. De même, la problématique de l’éducation et de la formation n’est pas exclusivement l’apanage de la gauche, mais concerne aussi tous les acteurs de la société. Dans le même contexte, le leader du PPS a souligné que le souci majeur du pays se situe dans la sectorisation des métiers. Chaque profession se démène pour résoudre ses problèmes dans son camp, en dehors des institutions et en dehors d’un traitement globalisant.

En revanche, il faut admettre que le pays a connu une certaine évolution dans la sécurité et la stabilité, ce qui a toujours caractérisé le pays. Il estime également que nombre de pays comme la Chine ou encore la Corée du Sud ont développé leur enseignement dans des conditions différentes, sans parlement pour la première et avec régime dictatorial pour la seconde. «Notre constitution contient des dispositions très élevées, il suffit juste de les mettre en œuvre et de les appliquer. Ainsi, le Conseil National de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique constitue une bonne plate-forme avec ses divers leviers de fonctionnement. Il va donc falloir s’en inspirer car on s’y trouve pleinement», conclut-il.

La rencontre a été enfin ponctuée de débats fructueux entre l’assistance et les intervenants, mettant sous les projecteurs la problématique de l’enseignement dans le pays. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du programme politique du PPS, visant à relancer le débat autour des problématiques de la société dans le but de consolider l’édifice démocratique et de promouvoir le développement du pays.

Saoudi El Amalki

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