Les retards de paiement moyens s’allongent de 65 à 94 jours

Coface Maroc veut trouver des solutions pour pallier les problèmes des retards de paiement et aider les entreprises à mieux gérer le risque de crédit.

Le spécialiste de l’assurance-crédit au Maroc met au service des entreprises une offre à la carte pour le recouvrement de créances commerciales alliant souplesse, rapidité et tarification adaptée. Les solutions proposées par Cofacetiennent compte du constat qui révèle l’allongement des délais de paiement au Maroc et du retard de recouvrement qui passe d’une année à l’autre de 65 à 94 jours, dans la quasi-totalité des secteurs d’activité.

Dans ce contexte, Coface Maroc a décidé de mettre son expertise d’assureur-crédit au profit des entreprises marocaines dont même celles qui ne sont pas assurées par Coface. Aujourd’hui, Coface Maroc lance sa solution de recouvrement de créances commerciales: «Coface Recouvrement» a précisé Frédéric Louat, PDG de Coface Maroc, lors d’une conférence de presse organisée mercredi à Casablanca. L’assureur-crédit a atteint depuis plusieurs années l’un des meilleurs taux de recouvrement de créances du Maroc. Cette expertise est aujourd’hui mise à disposition de toutes les entreprises marocaines, pour recouvrer leurs impayés de façon rapide. Ces créances impayées peuvent porter sur des acheteurs marocains, ou sur des clients internationaux à l’export grâce au réseau mondial du Groupe Coface.

Avec cette nouvelle offre de recouvrement, Coface Maroc complète son offre de solutions de gestion du risque-client aux entreprises marocaines. Cette offre à la carte, qui a été entièrement revue depuis le mois de mai 2017, inclut la prévention, l’indemnisation et le recouvrement.

«La gestion du poste-client est aujourd’hui un enjeu majeur de management, estime Frédéric Louat. Et d’ajouter que l’accent est mis sur la possibilité pour les entreprises de choisir la solution qui correspond à leur besoin spécifique, avec une tarification adaptée à chaque type de besoin».

Ces solutions de gestion du poste-client revêtent d’autant plus d’importance que l’Enquête sur le Comportement de Paiement des Entreprises au Maroc, édition 2017, menée en collaboration avec BMCI et la CFCIM montre un allongement très significatif des délais de paiement dans le pays a-t-expliqué.

La nouvelle édition de l’enquête annuelle de Coface a porté sur le comportement de paiement de 256 entreprises de différents secteurs d’activité. L’enquête annonce un considérable allongement des délais contractuels, notamment dans la construction et la distribution, et qui touche désormais la quasi-totalité des secteurs d’activité.

Certains secteurs, tels que la construction, observent des délais de paiement contractuels traditionnellement longs. Au 1er semestre 2017, l’allongement des délais semble toucher la quasi-totalité des secteurs représentés : en moyenne, ils sont de 105 jours pour la construction, de 102 jours pour la distribution et le négoce, de 98 jours pour les services aux entreprises et de 90 pour l’agroalimentaire. Ils étaient respectivement de 87, 89, 64 et 63 jours en 2016.

La part des délais de paiement supérieurs à 120 jours a augmenté significativement. Elle atteint 45% pour les entreprises issues du secteur de la construction (38% en 2016), 46 % pour celles du secteur de la distribution (29% en 2016), 33 % pour les entreprises  agroalimentaires et 47% dans les services aux entreprises. A noter que l’activité des services (représentée par les services aux entreprises et les autres services) sont un secteur où les délais de paiement sont généralement plus courts.

Pour les entreprises exportatrices, il semblerait que les retards de paiement à l’étranger se concentrent principalement en Afrique subsaharienne (27%) et en Europe (22%).

Néanmoins, «le ralentissent économique ne semble pas être la seule piste d’explication. Le manque de liquidités et l’accès au financement des entreprises peuvent également être à l’origine de l’allongement des délais de paiement. Le nombre de répondants dont la situation de trésorerie s’est dégradée sur les 6 derniers mois est en augmentation par rapport à 2016 (43% au lieu de 37%). De même, la part des entreprises qui affichent une situation de trésorerie mauvaise est en hausse. Les entreprises sont en outre plus nombreuses à se couvrir contre le risque de crédit : 57% font appel à un professionnel, contre 43% en 2016», commente Sofia Tozy, économiste de Coface en charge de la région Afrique du Nord.

Malgré l’allongement des délais de paiement au 1er semestre 2017, les entreprises ne s’attendent pas à une nouvelle dégradation. En effet, plus de 50% des répondants anticipent une stabilisation des comportements de paiement, et seulement 25%s’attendent à une nouvelle dégradation. Elles sont 24% à prévoir une amélioration des retards, mais seulement 16% à envisager une amélioration des délais contractuels. Les entreprises les plus optimistes,appartiennent notamment aux secteurs de la chimie et de l’énergie. Le même constat peut être fait pour les acteurs de la  construction et de la distribution conclut l’enquête.

Fairouz El Mouden

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