Richard Texier: un artiste nomade à la conquête de nouveaux territoires

A la mythique salle Gérard Philipe, Marie-Christine Vandoorne a dialogué, le 19 février à l’Institut Français (IF) de Rabat, avec l’une des figures de proue de la peinture, de la sculpture et de l’écriture, Richard Texier. C’est dans la ville de Rabat qu’il avait rencontré en 1995, l’un des célèbres peintres, Zao Wou-Ki. Une amitié qui s’est consolidée jusqu’à son départ  définitif en 2013.

«C’est à Rabat que  j’ai rencontré les artistes Mohamed Kacimi, Miloud Labied, Belamine et Farid Belkahia dans une résidence. Il faut rappeler aussi que je suis venu au Maroc pour rencontrer un peintre chinois : Zao Wou-Ki», a-t-il déclaré. Ce dernier a été, selon l’intervenant, difficile d’accès. «Notre  amitié s’est développée lentement  et sereinement au fils des ans», confie-t-il.

Le territoire, les êtres et la terre inspirent l’artiste et enrichissent son œuvre. «J’ai réussi à développer un esprit nomade. Et puis, j’avais envie de sortir de cet enfermement parisien. Quand on travaille dans un nouveau lieu et un nouvel espace, les gens viennent découvrir et s’interrogent sur notre travail», a-t-il ajouté. Ainsi, conquérir d’autres territoires est une espèce de rencontre avec l’autre. Pour l’artiste d’ailleurs, chaque endroit possède son génie, il dégage une poésie, une énergie.

Dans la nature, Richard Texier cherche cet enchantement dans ses transformations, ses métamorphoses, mais aussi dans sa beauté et sa splendeur. «Il faut qu’on retrouve cet enchantement et qu’on change notre regard vis-à-vis du monde», a-t il  ajouté.

Richard Texier est un artiste qui a le souci du renouvellement permanent de son œuvre. De la peinture en passant par la sculpture, en arrivant à l’écriture, Texier opte pour chaque support pour extérioriser ses réflexions. Pour ce qui est de l’écriture, il compte à son actif des ouvrages édités chez Gallimard  dont  «Nager», «Le grand M», «Zao», ou chez Fata Morgana avec «le Manifeste de l’élastogenèse».

«J’écris la nuit. L’écriture à vrai dire est comme une mauvaise maladie. Et puis, je n’aime absolument pas dire des choses qui  ne servent à rien. Je suis quelqu’un qui traverse l’espace pour sophistiquer une relation singulière avec le monde», a-t-il souligné.

Richard Texier est titulaire d’un doctorat en architecture, mais son penchant pour les arts plastiques l’a poussé à décrocher un autre doctorat en la matière. A Paris, il s’est installé dans son atelier. Il a fallu alors attendre l’année 1983 pour qu’il expose à New York.

Les expositions se sont multipliées par la suite en France. Il s’est dès lors aventuré dans une nouvelle expérience artistique en ouvrant des ateliers nomades à New York, en Russie, Birmanie, Chine, Espagne.

Mohamed Nait Youssef

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