Royaume-Uni : Le ministre de la Justice contraint à la démission

Attendons pour voir…

Il n’aura pas tenu plus de vingt-quatre heures tant la pression était forte. Visé par un rapport l’accusant d’avoir harcelé moralement certains de ses subordonnés lors de ses passages à la tête du ministère du Brexit sous Theresa May, des Affaires étrangères sous Boris Johnson et de la Justice sous Rishi Sunak, Dominic Raab, 49 ans, vice-premier ministre et fidèle du Premier ministre britannique Rishi Sunak, a démissionné, ce vendredi 21 Avril.   

Avocat de formation, l’intéressé s’était fait connaître lorsqu’il s’était porté candidat, en 2018, pour remplacer Theresa May à la tête du parti Conservateur et du pays, puis en tant que vice-premier ministre lorsqu’il avait assuré l’intérim de Boris Johnson quand celui-ci était en soins intensifs après avoir contracté le Covid.

Cette démission qui est intervenue après que l’enquête diligentée, en novembre dernier, à la suite des plaintes qui avaient été déposées par huit fonctionnaires ayant travaillé sous les ordres de Dominic Raab, ait reconnu ce dernier coupable de harcèlement moral envers les plaignants, constitue un coup dur pour le parti Conservateur qui éprouve déjà beaucoup de difficultés à se remettre des turbulences qui l’avaient secoué durant l’ère Johnson dont notamment le fameux scandale du « Partygate » qui avait vu le jour en plein confinement lié à la crise sanitaire mondiale.

Des confidences relayées par les médias, il ressort que l’intéressé avait un comportement tellement « agressif », « intimidant » voire même « cassant » que certains de ses subordonnés avaient peur de l’affronter en réunion et que d’autres auraient même eu des « pensées suicidaires » à cause de lui.

Pour dénoncer les allégations ayant trait aux attitudes « agressives » dont il se serait rendu coupable selon le rapport élaboré par l’avocat Adam Tolley qui, pourtant, ne l’a jamais accusé de « harcèlement » qui est une conduite contraire au code ministériel, Dominic Raab, qui, de son côté, n’a formulé aucun regret dans sa lettre de démission, a tenu à préciser qu’il avait agi « professionnellement à tout moment » durant sa carrière et que le fait de placer le seuil du harcèlement à un niveau aussi bas crée un précédent « dangereux pour la conduite d’un bon gouvernement » car il risque de paralyser ceux qui, pour faire bouger les choses, osent critiquer le travail des fonctionnaires.

En intervenant à quinze jours des élections municipales qui s’annonçaient déjà très compliquées pour les Conservateurs, la démission de Dominic Raab qui devient, ainsi, le troisième membre des Tories à avoir été poussé vers la sortie après l’ancien ministre de l’Education Gavin Williamson qui s’était vu reprocher un comportement intimidant et Nadhim Zahawi, l’ancien chancelier de l’échiquier, qui avait été visé par un important redressement fiscal, ne pourrait qu’affaiblir davantage le gouvernement de Rishi Sunak mais attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

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