S’achemine-t-on vers une vie meilleure?

La commission chargée de scruter le projet du nouveau modèle de développement se met résolument à s’atteler à la mission à un rythme accéléré.

Le tour de table sur lequel se porte le dialogue national, notamment avec les partis politiques, traduit bel et bien une volonté franche de sortir du marasme de l’actuel modèle, en net essoufflement. A croire les échos qui émanent des audiences observées à ce moment, on ne peut que se réjouir du sérieux et de l’engagement mis en évidence. Il semble bien que la situation chaotique que traverse le pays est, de plus en plus, incitatrice au dépassement de ses effets alarmants.

Cependant, si le débat va bon train, avec engouement et résolution a bien des égards, on demeure plus ou moins sceptique quant à la mise en fonction des conclusions de cette concertation publique.

Au-delà des supplices aigus qu’endure la majorité écrasante des couches démunies, on ne peut que déplorer le recul décevant que connaît la vie civile marocaine. La série de poursuites et procès qui taraudent aussi bien les mouvements de protestation que les expressions d’opinion fomentées en vrac à l’encontre des manifestants et des jeunes lycéens pour des peines exorbitantes, ne devrait aucunement rassurer l’avenir de la nation, en pleine effervescence.

Il aurait fallu décrisper le climat général du pays, en instaurant un réel  l’amnistie au profit des détenus du Rif et bien d’autres, renforçant les marges des libertés, à grande échelle et propageant les valeurs de la démocratie authentique. On ne peut donc prétendre à un nouveau modèle de développement qui romprait avec les habitudes rétrogrades et despotiques, sans s’approprier, à bras-le-corps, ces fondements de base pour toute émergence.

Ces assises de fond qui font aujourd’hui défaut à notre expansion, assènent des coups fatals à la confiance du peuple marocain en ses institutions qui, elles-mêmes, s’étaient mises à se détériorer par des harcèlements désolants de la part du Pouvoir. Les forces de médiation affaiblies, les instances de relai  phagocytées, les rentes et les corruptions devenues monnaie courante…, autant de grabuges qui altèrent l’évolution saine du pays, en pleine décadence.

Ces piliers qui paraissent incontournables pour espérer se hisser à un Maroc plus libre, prospère et démocratique, pourraient, si l’on voudrait se préparer vraiment à un nouveau modèle de développement plus performant, se constituer en réel préambule pour d’autres conquêtes édifiantes, en matière de champ institutionnel, économique, social, culturel et écologique.

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