Sénégal : Le « F24 » s’oppose au 3ème mandat du Président Macky Sall

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Considérant qu’après avoir affirmé, à plusieurs reprises, qu’il n’allait pas se porter candidat à un troisième mandat en 2024, en déclarant,  dans un entretien au magazine l’Express, que si « sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps » en sa faveur du moment que la Constitution ne lui interdit pas de déposer sa candidature,  il compte apporter sa réponse « le moment venu » le président sénégalais Macky Sall laisse clairement entendre qu’il n’écarte plus l’éventualité de déposer sa candidature lors du prochain scrutin présidentiel.

Aussi, en s’opposant fermement à cette éventualité, plus de 120 entités relevant de la classe politique et de la société civile sénégalaise regroupés au sein du « Mouvement des forces vives du Sénégal » ont signé, ce dimanche, à Dakar, « la charte du Mouvement F24 » baptisée, ainsi, en référence à la présidentielle prévue en Février 2024 et visant à obtenir « le respect, par le président Macky Sall, de la Constitution et de la parole donnée et son renoncement à présenter sa candidature pour un troisième mandat illégal et illégitime ».

Signé à dix mois de la prochaine élection présidentielle à l’effet de barrer le chemin au président sortant, à l’issue de son second mandat, ce document réclame, également, la libération des « détenus politiques » arrêtés lors des manifestations ayant fait suite au procès en diffamation qui avait été intenté contre Ousmane Sonko, par Mame Mbaye Niang, ministre du Tourisme mais, également, responsable du parti présidentiel.

Pour rappel, plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées à l’occasion des multiples manifestations organisées, ces derniers temps, en soutien à M. Sonko, que le ministre du tourisme accuse d’avoir usé de propos mensongers et diffamatoires à son encontre lorsqu’il s’était permis d’affirmer que, dans le rapport élaboré par une institution de contrôle, ce dernier avait été reconnu coupable de mauvaise gestion d’un fonds pour l’emploi des jeunes.

Aussi, après avoir été condamné, le 30 mars dernier, à deux mois de prison avec sursis et au paiement de la somme de 200 millions de francs CFA (300.000 euros) au titre des dommages et intérêts, l’intéressé a interjeté appel même s’il a conservé son éligibilité pour la prochaine élection présidentielle.

Mais si les partisans d’Ousmane Sonko accusent le pouvoir d’instrumentaliser la justice dans le seul but de l’empêcher de se porter candidat, le parti du chef de l’Etat accuse, de son côté, ce dernier de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.

Mis en cause, en 2021, dans une affaire de viols présumés, dont le procès n’a pas encore eu lieu, Ousmane Sonko, qui avait été arrêté au moment-même où il se dirigeait vers le Tribunal pour répondre de ses actes, est à l’origine des plus graves émeutes que le Sénégal ait connues ces dernières années.

Si ces manifestations se sont soldées, à ce jour, par la mort d’une douzaine de personnes, ce chiffre est, sans conteste, appelé à augmenter vu l’intransigeance des parties en présence mais attendons pour voir…    

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