Settat : Rencontre sur le leadership féminin

Fatima Farhat à droite et Aicha Lablak à gauche

Dans le cadre de l’élaboration participative du programme électoral national du PPS pour les élections législatives du 7 Octobre prochain, Aicha Lablak et Fatima Farhat, respectivement membre du bureau politique du PPS et membre du comité central, ont donné samedi 18 juin 2016 une conférence au siège de la section du PPS à Settat.

Aicha Lablak : «le PPS a toujours défendu la cause de la femme»

De prime abord, Aicha Lablaka affirmé que le PPS a toujours défendu la cause de la femme marocaine. Elle a remarqué que l’accès des femmes aux vies économique, sociale et politique est un facteur clé du développement aussi bien à l’échelle nationale que locale et une condition incontournable pour la construction de la démocratie. Les femmes constituent un potentiel de ressources humaines qui pourrait être déterminant dans l’édification d’un développement économique durable et stable.Une avancée certaine a été réalisée dans le domaine de l’éducation. Et malgré tout, le taux d’analphabétisme des femmes reste plus élevé malgré les campagnes de lutte contre ce phénomène.

Aicha Lablak a rappelé que malgré l’ensemble de textes législatifs interdisant la discrimination dans le travail et malgré la ratification des conventions internationales sur l’élimination de toutes les formes de discrimination, les rapports font état d’une réalité faite encore de discrimination.On constate une très faible représentation des femmes dans les structures de décision et de gestion.

Selon Aicha Lablak, les facteurs qui n’encouragent pas les femmes à se présenter et gagner les élections d’une part et accéder aux postes de responsabilité d’autre part sont nombreux. Certains facteurs sont d’ordre social :

  • Les femmes continuent de porter seules le double fardeau des responsabilités familiales et professionnelles. Il y a autant d’attachement à miser sur les revenus des femmes pour soutenir la vie familiale que d’intolérance face à leur absence du foyer et à leurs manquements dans l’accomplissement des tâches domestiques et de refus des membres masculins de la famille à assurer la part qui leur revient dans la réalisation de ces tâches.
  • L’absence de crèche, de garderies, de cantines scolaires rendent encore plus difficile la conciliation entre les différents rôles.

Certains facteurs sont d’ordre culturel:

  • Les représentations que se font hommes et femmes de l’espace public en l’occurrence ici l’espace politique perçu comme exclusivement masculin.
  • L’impact d’une vision patriarcale et dévalorisante des femmes en général et des militantes en particulier.
  • La difficulté pour les femmes dans la société de marquer leur présence dans des espaces mixtes.

Selon Aicha Lablak, tous ces facteurs réunis sont souvent intériorisés par les femmes elles-mêmes et génèrent chez grand nombre d’entre elles manque de confiance et faible estime de soi, source d’inhibition et parfois de découragement à affronter les espaces publics et à persévérer dans la lutte pour imposer la parité. D’où la nécessité de réformer l’enseignement et surtout les manuels scolaires qui dévalorisent les activités des femmes, de porter le débat sur la scène publique et utiliser les média pour changer les mentalités.

Fatima Farhat : «non à la discrimination et aux inégalités dans les salaires»

Quant à Fatima Farhat, elle a insisté sur les inégalités qui subsistent en termes de rémunération, de hiérarchie et de promotion. Les chiffres montrent une inégalité significative entre les salaires des hommes et ceux des femmes surtout dans le secteur privé. Elle a rappelé que le taux de chômage des femmes est toujours plus élevé que celui des hommes. Elle a évoqué la violence à l’égard des femmes, le mariage des mineures, les naissances hors mariage, la polygamie, le chômage, le travail sans contrat, l’absence de couverture sociale, le harcèlement sexuel sur le lieu de travail comme atteinte à la dignité humaine et aux conditions du travail décent. Des reformes du code pénal sanctionnent les personnes coupables de harcèlement sexuel mais ceci reste encore insuffisantes et ces pratiques restent encore largement tues.

Enfin, elle a conclu qu’il faut continuer à militer pour démocratiser l’Etat et la société, d’adopter des mécanismes électoraux pour garantir l’égalité des chances entre les deux sexes, d’élargir le débat public sur les questions se rapportant à la participation de la femme aux élections et d’encourager celles qui boycottent les opérations électorales à y prendre part aussi bien en milieu rural qu’urbain, d’adopter l’approche-genre et la discrimination positive dans les politiques publiques, et de renforcer la culture du réseautage entre les organisations féminines.

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