Nostalgie

Abderrahmane Krombi

Ce matin d’automne une pluie battante tombe sur les paravents des boutiques avoisinantes de notre maison. Le vent qui souffle dehors se répercute en écho à l’intérieur.

Mon père, du fond de la chambre commune où mes petits frères et sœurs se couchent encore, demande à ma chère mère de me laisser à la maison. Maman fait la sourde oreille et continue à m’enfiler ma jellaba de couleur noire… elle fera date et je serai photographié pour la première fois aux côtés de ceux qui vont m’accompagner durant mes études jusqu’à l’obtention de mon brevet d’études secondaires au lycée Moulay Youssef à Rabat.

Malgré le mauvais temps, je m’engage dans les ruelles étroites de la médina, évitant les flaques d’eau qui ruisselle de chaque côté.

Mes petits pieds découverts, on n’avait pas de chaussettes à l’époque, sont tous les deux mouillés. Mes sandales en caoutchouc ne sont pas imperméables, ça va de soi.

Malgré cette mauvaise surprise, je continue mon chemin sous la pluie battante. Je dois être à l’heure avant que le vaillant gardien de l’école Ba Zaouia ne ferme la porte en fer et éviter le bâton de Monsieur Herman ou le regard désagréable du directeur Monsieur Estève.

Notre maître, Monsieur Cherradi, nous attend comme d’habitude sur le bas du petit escalier menant à notre classe. Ce cours de langue française me donne envie d’espérer répondre aux questions posées par notre instituteur et auxquelles je n’étais pas prêt à assimiler.

Venu fraîchement d’une autre école privée, où les cours en langue étrangère n’était pas au programme, la leçon de langage était pour moi, un véritable énigme à déchiffrer.

Au prochain billet, j’essaierai de poursuivre cette aventure, afin d’être à la hauteur et reprendre aux désidératas de notre ami le docteur Hafid Oualaalou président de l’association des anciens élèves de l’école des Remparts de Salé…