La Fnac Morocco Mall a reçu Tahar Benjelloun pour un café littéraire, ce dimanche 14 février, à l’occasion de la sortie de son nouveau roman «Le mariage de plaisir». L’ouvrage, publié chez Gallimard, est paru le 11 février dernier en France, au Maroc ainsi qu’en Belgique et en Suisse.

Aujourd’hui, un nouveau roman vient s’ajouter aux nombreuses œuvres de l’écrivain, poète et peintre Tahar Benjelloun. Présent dans la ville blanche pour dévoiler son dernier ouvrage au Salon du livre, l’écrivain fait notamment la promotion de son nouveau livre à travers des séances dédicaces, notamment des conférences dans des écoles casablancaises.

Tahar Benjelloun a choisi une forme vivante pour son roman, riche en personnages attachants, qui entrecroise l’histoire de deux générations. La réflexion sur le racisme et le traitement des questions migratoires donnent à cet ouvrage sa force, sa liberté, son originalité et son actualité.

«Le mariage de plaisir» jette un regard inédit sur le Maroc, des années 50 à aujourd’hui; la survivance de l’esclavage; les problématiques suscitées par les récents flux migratoires; le racisme banal et ancestral des Marocains à la peau blanche, notamment le nouveau racisme des classes moyennes marocaines d’aujourd’hui.

Comme d’habitude, dans les romans de Tahar Benjelloun, «Le mariage de plaisir» se présente aussi comme un conte dramatique qui raconte l’histoire du mariage à durée déterminé, autorisé par l’islam, notamment chiite, aux croyants partant pour un long voyage, afin de ne pas être tentés d’aller voir des prostituées.

Le voyageur contracte un mariage temporaire avec une femme honorable. Au terme du contrat, le mariage se termine d’un commun accord, et le voyageur retrouve sa femme légitime. La coutume existait du temps du Prophète, elle est encore pratiquée par les Chiites. Souligne Tahar Benjelloun.

«J’avais envie de raconter comment, à partir d’un contrat de plaisir, un marchand de Fès, nommé Amir, va vivre l’inattendu dans cette aventure : une véritable histoire d’amour fusionnel. Au final, il ne peut plus se passer de cette femme noire sénégalaise, et il décide de la ramener avec lui au Maroc. Il va imposer cette nouvelle épouse à sa première femme, blanche, avec qui il a quatre enfants. Bien sûr, ça se passera mal, même très mal. Mais il va tenir bon, la femme blanche disparaîtra et la femme noire lui donnera des jumeaux, un blanc et un noir», ajoute t-il.

«Le mariage de plaisir» est un conte dramatique qui au fil des mots, dégage des tragédies sociales, creuse dans des douleurs qui bondissent au grand jour pour révéler les violences et blessures des traditions insensées, de systèmes inventés pour le plaisir des uns et le néant des autres.

Tahar Benjelloun est né à Fès en 1944. Il a obtenu le prix Goncourt en 1987 pour «La nuit sacrée». Il est l’auteur de romans parus aux Editions Gallimard, dont «Partir» et «Le bonheur conjugal», de récits et de recueils de poèmes.

Omayma Khtib