Tous les chemins mènent à l’essence de l’œuvre, de l’humain…

Mohamed Mekouar expose à la galerie Bab Lekbir des Oudayas

Mohamed Nait Youssef

À la mythique galerie Bab Lekbir des Oudayas, Mohamed Mekouar dévoile ses œuvres picturales pour le grand bonheur des mordus des arts plastiques. Le vernissage de l’exposition placée sous le thème «Le chemin» a eu lieu, mardi 10 septembre. Tous les chemins mènent à l’essence de l’œuvre, de l’humain qui est au cœur du travail de l’artiste. Les couleurs riment avec les formes, les différentes compositions plongeant l’œil du  regardant dans l’univers vaste des souvenirs vivaces, de la mémoire vive, mais aussi d’une spiritualité interrogeant l’Homme. 

«MEKOUAR comme tout artiste engagé, se laisse emporter sans souci majeur d’appartenance, par son humeur de créateur libéré de toute influence, ce qui compte avant tout pour lui, c’est la recherche d’une forme d’art qui exprimerait le rapport de l’Homme face à son égo, face à son destin. Ainsi, la force de l’artiste MEKOUAR est d’avoir réussi à résister à toutes les influences, ou modes ??», écrivait l’artiste français, Michel Lacromp.

Comme un fragment du monde visible et invisible

La peinture extériorise, explore, creuse. Elle est révélatrice. L’artiste, à travers son geste pictural, nous invite à franchir les limites de l’interprétation et à fouiller dans les tréfonds de l’œuvre, du mystère.     «Comme s’il portait un secret qu’il voulait tout à la fois garder et mettre en image en le transfigurant à l’infini, si bien que face à chacun de ses tableaux nous avons le sentiment de plonger dans l’histoire la plus enfuie de l’humanité dans l’instabilité suspendue d’une tension qui se dissimule, avec des moyens plus complexe et une expérience plus accomplie, c’est alors que le plasticien se trouve en pleine représentation, par son propre style en utilisant des éléments hétérogènes et différentes matériaux qui doivent s’équilibrer harmonieusement dans l’espace et son approche picturale se joue sur le «moi» et son «égo», il semble témoigner d’une grande liberté dans sa brosse et sa palette, rien ne doit laisser supposer que la composition a été conçue précédemment pour entrer dans le cadre du tableau, bien qu’une sorte de coïncidence caché soit naturellement présente et efficace, il faut que l’ensemble apparaisse comme un fragment du monde visible découpe au hasard.», a-t-il révélé.

Peinture lumineuse, mémoire écrite…

Peinture lumineuse, solaire, dans les mouvements des corps et personnages créés de lettres et de lumières se dégagent un geste libératoire. Un corps, plutôt des corps écrits qui nous renvoient à l’une des citations de Abdelkebir Khatibi dans «La mémoire tatouée» : « j’ai rêvé, l’autre nuit, que mon corps était des mots».

L’artiste Mekouar, explique Michel Lacromp, transforme sa dynamique en quête permanente dans le corps et par le corps, avec toutes ses sensations éprouvées des que les sens entrent en contact avec un objet ou une sensation extérieur, les perceptions, nées du traitement des sensations, les impulsions spirituelles, « les idées », volonté et désires nés de la perception et enfin la conscience, à savoir la conscience, des perceptions des idées de volontés, de désirs et des valeurs.

De la spiritualité poétique…

La couleur est omniprésente dans la toile. Une couleur en mouvement créant un univers visuel harmonieux, mais plein de sens et de signification. Par le biais des couleurs vives et chaudes,  séduit non seulement l’œil du regardant de ses œuvres, mais il l’invite à un périple spirituel latent. Chaque tableau est ainsi une invitation au voyage poétique, philosophique, spirituel et surtout pictural.   

«Sous prétexte de couleurs pure, on ressuscite l’esthétique de la toile bien assise, bien composée, nourrie de valeurs traditionnelles, toute contraction s’y résout et s’y annule au sein d’un champ clos qui ne reproduit rien, des tensions et des interrogations de la vie, est surtout de leur allusion permanente, dans l’harmonie et la force de lignes et l’influence profonde de la calligraphie, une calligraphie déchirée et recollée, arrachée à son  esthétique et son contenu, pour habiliter des corps dans des synographies prédéfinies dans un espace vivant peinte non seulement avec de la couleur mais avec de l’abnégation et du renoncement en soi.», a fait savoir Michel Lacromp.

Les œuvres de Mohamed Mekouar seront visibles jusqu’au 24 septembre courant, à la galerie Bab Lekbir des Oudayas.

Top