Naissance de la Fondation Ali Yata
L’Assemblée générale constitutive de la Fondation Ali Yata s’est tenue vendredi à Rabat en présence de personnalités politiques, d’intellectuels, d’artistes, de chercheurs, d’académiciens et de journalistes.
Cette Assemblée générale a été marquée par le message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants et dont lecture a été donnée par le Conseiller de SM le Roi, M. Abdellatif Menouni.
Le message royal met en avant le patriotisme sincère de feu Ali Yata et son parcours militant en faveur de la liberté et de l’indépendance, ainsi que sa contribution positive à l’édification du Maroc moderne.
Dans ce message, le Souverain souligne que Ali Yata est considéré comme l’un des dirigeants politiques marocains précurseurs, connus et reconnus pour leur crédibilité et leur apport patriotique, constructif et généreux, dans les domaines politique et partisan.
SM le Roi rappelle aussi l’engagement sérieux et responsable de Ali Yata en faveur des Causes nationales qu’il plaçait au cœur de sa pensée et de son militantisme, en les élevant au rang de priorité et ce, nonobstant le référentiel intellectuel de son parti, aux dimensions internationales.
La Fondation se veut aussi être un espace de réflexion approfondie au sujet des questions d’actualité aux niveaux national, régional et international.
«Les grands hommes ne meurent jamais», comme dit l’adage. Par sa pensée politique, son engagement et son dévouement inédit en faveur des causes justes des classes défavorisées et de la patrie, Feu Ali Yata a marquée l’Histoire du royaume. Vendredi 24 mars 2017 restera à jamais gravé dans les annales du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS). Le projet tant attendu et qui a fait rêver durant plusieurs années les militantes et les militants du Parti voit enfin le jour, a souligné Ismail Alaoui, président du Comité préparatoire, lors de l’Assemblée générale constitutive de «la Fondation Ali Yata», qui s’est déroulée au siège national du Parti à Rabat. Il faut dire que la séance plénière d’ouverture de l’Assemblée fut un grand moment, fort en émotion, suite au message adressé par SM le Roi Mohammed VI et qui a été lu par son Conseiller, Abdellatif Menouni ; un discours qui a suscité une valse d’applaudissements dans toute la salle. En fait, tous les composants du champ politique marocain, des acteurs associatifs, des médias, des intellectuels, des académiciens, ont répondu présents à cette grandiose manifestation.
La séance d’ouverture, présidée par Charafat Afailal, a été également marquée par la présence de André Azoulay, Conseiller de SM le Roi Mohammed VI, Abdelilah Benkirane, Secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et Chef de gouvernement chargé des affaires courantes, Saâd Eddine El Othmani, Président du Conseil national du PJD et Chef de gouvernement désigné, Mustapha Ramid, membre du Secrétariat général du PJD et ministre de la Justice et des Libertés.
A cela s’ajoute le président de la Chambre des Conseillers et membre du Bureau politique du Parti Authenticité et Modernité, Hakim Benchamach, Lahcen Sekkouri, ministre de la Jeunesse et des Sports et représentant du Mouvement Populaire (MP) , Fatima Merouan, du Rassemblement national des indépendants, Abdellah Bekkali, membre du Comité exécutif du Parti Istiqlal (PI) en compagnie de Sâad Eddine Alami, et Abdelhak Tazi. Les dirigeants du Parti de l’Union socialiste des Forces Populaires (USFP), en l’occurrence Mohamed Elyazghi et Abdelouahed Radi, ont tenu de leur part à assister à cette manifestation, aux côtés de Nabila Mounib, Secrétaire général du Parti Socialiste Unifié (PSU) sans omettre le militant nationaliste, Mohammed Bensaïd Ait Idder, qui était accompagné de Abdelilah Mansouri, activiste politique et médiatique, en plus des dirigeants de plusieurs Fondations et représentants des milieux de la société civile, à savoir, Abdelilah Souadka, Ali Bouabid, Khalid Kadiri, Nacer Kadiri, Ahmed Herzenni, Habib Belkouch et Mustapha Yaznassni.
Du côté des médias, il a été enregistré la présence de Mohamed Berrada, Mohamed Jibril, Seddik Maâninou, Narjis Reghay, Mohamed Mâarouf, Mohamed Khebbachi et le fils du défunt, Fahd Yata, qui a représenté avec son fils Zouhair, la famille du leader historique du PPS.
Parmi les figures intellectuelles et artistiques qui ont pris part à l’Assemblée générale, on trouve le président du Syndicat des professionnels du Théâtre, Messaoud Bouhcine, l’artiste sculpteur, Ikram Kabaj, l’écrivain dramaturge Mohamed Kaouti, le poète Driss Meliani, le penseur Irakien, Fadel Rabii ainsi que des chercheurs académiciens, tels Abdelmoughit Tredano, Halima Ferhat, entre autres.
Rejet de toute forme de dogmatisme
Prenant la parole, Ismail Alaoui, tout en se félicitant de la missive de SM le Roi, a souligné que cette dernière, avec «son contenu et son sens, va constituer une source d’inspiration pour le Plan d’action de la Fondation. Et d’ajouter : «Après une longue attente, voilà enfin notre rêve qui prend forme en procédant à la création de «la Fondation Ali Yata», dans ce bel édifice architectural, lieu d’un Parti solide, qui est resté fidèle à ses principes, rejetant de tomber dans toute sorte de pensée figée, s’inspirant de l’esprit de la pensée libératrice, repoussant toutes les formes de dogmatisme tout en étant partisan de l’idée du changement permanent pour le mieux et être au service de l’Homme dans ses plus belles configurations, cet Homme éduqué, mais aussi savant, créateur et producteur à la fois de la richesse matérielle et immatérielle ».
Assurément, pour le Président du Conseil de la présidence du PPS, l’appropriation de ces qualités en tant que référentiel, va permettre à notre peuple d’atteindre le plus haut niveau de la démocratie et dans tous ses états : représentative et participative et ce, dans les domaines politique, social, économique et culturel.
En termes plus clairs, «Si Ali fait partie de ceux qui ont milité pour la généralisation des connaissances au profit de l’humanité … et qui ont instauré l’équité en matière de création de richesse», a laissé entendre le conférencier, tout en mettant l’accent sur le fait que le défunt était «pleinement acquis aux idées des pionniers, parfaitement conscient de l’évolution de l’Histoire de l’humanité et de la société dans laquelle nous vivons, ses origines, ethniques, doctrinales, culturelles et institutionnelles et ce, en veillant à intégrer ces données dans le contexte temporel en prenant en considération les conditions ambiantes et les différentes transformations politiques.
Moulay Ismael Alaoui : Elever la conscience politique
Outre sa lutte contre le colonialisme synonyme de l’impérialisme dans ses conceptions scientifique, économique et politique, Feu Si Ali militait aussi pour élever la conscience politique chez les créateurs de richesse dans ce pays, notamment les miniers, les paysans, les travailleurs industriels et tous les citoyens libres, a indiqué Ismail Alaoui. Cela étant dit, le souci primordial du leader historique du PPS est de consacrer la véritable démocratie qui garantit les droits et libertés et qui intègre les droits sociaux des travailleurs et des classes défavorisées.
Et ce n’est pas tout. Si Ali était au sein du PPS, l’un des pionniers de la démocratie participative qui demeure un remède contre les déviances de la démocratie délégataire et représentative. De surcroit, le regretté a souvent appelé à la nécessité de «mettre un terme au hiatus social et territorial ou ce que le protectorat a désigné par le Maroc utile et le Maroc inutile, entre le monde rural et urbain et même entre les habitants de la même ville et tous les citoyens et citoyennes de tous les domaines», a précisé le militant du PPS.
Autre mérite du legs intellectuel de Feu Ali Yata, ses analyses qu’il présentait au nom du Parti, qui furent le fruit d’une action collective et qui prennent en considération les rapports de force, non pour faire des concessions, mais plutôt pour les inverser, en tirant profit des faiblesses de ces rapports mais également des points forts des mouvements sociaux qui rejettent toute sorte de domination. En termes plus clairs, sa méthodologie consistait à saisir les contradictions existantes entre les différents intérêts sur la scène publique, en procédant d’abord par l’approche compréhensive, la consultation, le débat et même parfois le conflit. Des étapes qui sont indispensables pour que la collectivité puisse saisir la réalité dans sa complexité et avoir une vision claire de la prochaine étape, a-t-il précisé. D’ailleurs, c’est en optant pour cette méthodologie qu’il a permis à son Parti de demeurer ferme dans ses convictions, constant dans ses positions, ne cédant jamais devant l’échec mais plutôt en étant capable d’atteindre la victoire.
D’où la nécessité de la création de «la Fondation Ali Yata» qui est appelée à s’inspirer de l’expérience de la figure emblématique du PPS et à contribuer à aider les militants à comprendre leur environnement, les initier au débat avant d’élaborer des conclusions sous formes d’études ou de recherches devant bénéficier à l’ensemble des militants du Parti sans tomber dans la vanité et sans tomber en proie à la vanité et sans prétendre détenir la vérité, a mis en garde l’ancien secrétaire général du PPS.
Benabdallah : Agir dans l’intérêt suprême du pays
Même son de cloche chez le secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah, qui, pour sa part, a exprimé «au nom de tous les militantes et militants du Parti, ses sincères remerciements, sa profonde gratitude et sa grande fierté de ce précieux geste de SM le Roi Mohammed VI, qui a bien voulu rendre hommage au regretté du Parti et de la nation feu Ali Yata». Le numéro un du Parti du Livre a noté en substance que le message royal aura un grand effet pour les dirigeants et la base militante du Parti, en constituant une forte incitation à poursuivre l’action dans le cadre des constantes de la nation et de ses institutions. Le but escompté est d’agir dans l’intérêt suprême du pays, servir les citoyens, parachever le processus des grandes réformes et contribuer à la consécration des valeurs de la démocratie et la concrétisation des fondements de la modernité, du progrès, de l’égalité et de la justice sociale, a martelé Nabil Benabdallah.
En fait, la création d’une Fondation qui porte le nom d’Ali Yata, symbole de la gauche progressiste arabe et leader exceptionnel, demeure à plusieurs niveaux un acte de fidélité à son legs intellectuel aussi authentique que florissant qui va constituer une source d’inspiration pour poursuivre le chemin, a relevé Nabil Benabdallah.
Par ailleurs, le secrétaire général du PPS a évoqué le parcours militant du regretté, qui a occupé une place centrale dans la vie politique marocaine durant plusieurs décennies. D’ailleurs, a-t-il expliqué, Yata à lui seul, a représenté un groupe parlementaire et son rôle primordial dans le champ médiatique n’est plus à démontrer. Ses éditos quotidiens, ses analyses et ses rapports furent une mine d’or et participèrent à l’écriture directe de l’histoire, tout en interagissant avec le déroulement des événements qu’il a vécus, a tenu à préciser l’intervenant. D’une manière générale, le grand Yata était un acteur influent, un homme politique aguerri, un parlementaire connu par son franc-parler et un homme de média professionnel doté d’une vision perspicace, d’une capacité d’anticipation et d’une audace politique inouïe, notamment dans les moments difficiles, veillant à dire la vérité sans avoir crainte de personne.
Quant aux objectifs fixés pour la Fondation, Benabdallah à l’instar d’Ismail Alaoui a souligné que la Fondation Ali Yata sera un espace de promotion de la pratique politique en parfaite symbiose entre l’attachement aux valeurs authentiques de la société marocaine et l’ouverture réfléchie sur la modernité, lesquelles constituent les fondements de l’expérience démocratique marocaine.
La Fondation s’assigne aussi comme objectif, la consécration des valeurs et principes inhérents à la démocratie, la défense des valeurs et des principes suprêmes du pays et des principales causes du peuple, la démocratisation dans la stabilité, l’unité des forces démocratiques, la promotion de la justice sociale, de l’égalité et de la solidarité, a noté avec insistance Nabil Benabdallah.
Khalid Darfaf