«Un prochain album inspiré du patrimoine et fusionné avec l’instrument musical amazigh»

Amnay Abdelhadi est l’un des jeunes artistes marocains amazighs engagés qui marqué la scène musicale. Depuis sa tendre enfance, il développe une passion pour la musique et un attachement à l’instrument. Parmi ses albums figurent «Timmuzgha», «Tarwa N’idurar» et autres. L’artiste s’est produit dans différents festivals au Maroc et ailleurs. Entretien.

Al Bayane : Quid de la jeune scène musicale amazighe engagée ?

Amnay Abdelhadi : Actuellement il y a des efforts et beaucoup de talents.  Des groupes qui font de la bonne musique et qui investissent ainsi pas mal de moyens afin d’améliorer leurs styles et performances.  Mais sur le plan management et production, on constate qu’il y a un manque parce que déjà au niveau de la production, il n’y a aucun producteur qui pouvait produire un CD et le prendre en charge, de l’enregistrement à la diffusion. Donc ce sont les groupes qui assurent ces tâches. Autrement dit, il y a au niveau des concerts un manque de management. Car il n’y a pas assez de managers qui font un travail assez spécifique notamment d’accompagnement des groupes afin de se produire sur les différentes scènes nationales et internationales.

Vous pensez que le chanteur amazigh peut vivre finalement de son art ou bien ç reste une passion ?

Au niveau individuel, je pense que oui. Mais quand on qu’il s’agissait d’un groupe, c’est un peu difficile parce qu’il y a des charges surtout dans les voyages à l’étranger pour les procédures de visa et les billets d’avion.

Quant au public, il y a des admirateurs qui suivent ce type de musique et qui contribuent à la promotion de ce style musical ?

Il y a un public assez grand qui attend toujours du nouveau au niveau de la musique amazighe engagée. Mais je pense que le problème du piratage est un problème qui attient l’artiste amazighe engagé que le populaire… il y a des outils qui peuvent aider l’artiste au niveau de la vente des CD. Aujourd’hui, la plupart des gens cherchent de la musique sur internet ; mais notre public n’a pas encore accès à des canaux comme Amazon et autres pour acheter des CD via le web.

Pour ce qui des concerts musicaux qui se déroulent ici et ailleurs : les jeunes artistes amazighs engagés peuvent-ils  y accéder facilement ?

L’accès est très difficile. Déjà pour avoir cette opportunité de se produire sur scène d’un festival, ça prend beaucoup de temps mais aussi des connaissances et  avoir un bon relationnel pour y mettre le pied. Il y a également un manque d’information et de communication de certains événements artistiques. Le grand nombre des musiciens et de groupes n’ont parfois pas la moindre idée sur les procédures pour participer à un tel ou tel festival ici ou ailleurs. La plupart du temps c’est à travers des connaissances personnelles.

C’est vous qui écrivez vos chansons ou bien vous vous inspirez des autres paroliers et poètes ?

La plus part de mes textes c’est moi qui les écrivait. En outre j’ai toujours collaboré avec des poètes tant que le poème me plait. Dans le prochain album par exemple, il y aura deux collaborations avec deux poétesses françaises. Déjà j’ai collaboré avec des poètes de Dades, de Msamrir…

Quels sont vos projets artistiques à venir ?

Il y a des compositions qui sont sur la liste pour le prochain album en attendant qu’il soit finit en terme de paroles, de musique. J’espère que le prochain album soit mieux que le dernier. Parmi les nouveautés de ce nouveau travail, il y aura une recherche au niveau du patrimoine et une fusion au niveau de l’instrument musical : introduire plus d’instruments amazighs notamment Luthar, Ribab, bandir. On va essayer d’approcher d’autres styles. Au niveau des thèmes, j’ai toujours eu cette idée de mélanger les thèmes : parler de l’actualité, de l’amour, de la politique afin que tout un chacun s’y retrouve dans l’album.

Mohamed Nait Youssef

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