Venezuela: Moscou et Washington à couteaux tirés…

Après l’échec, le 30 Avril dernier, de la tentative de prise de pouvoir menée à Caracas par Juan Guaido, le président de l’Assemblée Nationale vénézuélienne qui s’était autoproclamé «président par intérim» et qui avait été reconnu par près d’une cinquantaine de pays, la Russie a qualifié ce soulèvement de «coup d’Etat manqué» contre le Président vénézuélien Nicolas Maduro perpétré avec l’aide de la Maison Blanche, dénoncé celui-ci comme étant une «violation grossière», par Washington, du droit international et appelé à la tenue de «négociations entre toutes les forces politiques du pays».

Aussi, au cours d’un entretien qu’avaient eu le lendemain les chefs des diplomaties deux pays, Serguei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères a rappelé à son interlocuteur que «toute ingérence de Washington dans les affaires intérieures d’un Etat souverain ou menace à l’adresse de ses dirigeants, constitue une grossière violation du droit international» et mis en garde ce dernier contre la poursuite d’un tel comportement, au demeurant «agressif» qui, en mettant le pays «à un pas de la guerre civile», d’après le site «Gazeta.ru», risquerait d’avoir de très fâcheuses conséquences.

Le chef de la diplomatie américaine ayant évoqué mercredi la possibilité d’une intervention militaire de Washington, Moscou a dénoncé «une campagne sans précédent des Etats-Unis pour renverser les autorités légitimes du Venezuela et appelé les Etats-Unis et leurs alliés à «abandonner leurs plans irresponsables et à agir exclusivement dans le cadre du droit international».

Mais si la Russie a exhorté Washington à «abandonner» son soutien à l’opposition vénézuélienne, cette dernière a exigé, de son côté, que Moscou quitte le Venezuela. «Les Russes doivent partir» a lancé, sur ABC, Mike Pompeo, le Secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères. Dénonçant, par ailleurs, «tous les pays qui interfèrent avec le droit du peuple vénézuélien à restaurer la démocratie», le chef de la diplomatie américaine a tenu à préciser, en outre, que «l’objectif est très clair. Nous voulons que les Iraniens, les Russes et les Cubains partent».

Autant dire que, cette fois-ci, c’est le sort même de Nicolas Maduro qui est au cœur d’une nouvelle «escarmouche» entre les deux grandes puissances sauf si, lors de leur rencontre prévue cette semaine en Finlande, les chefs de la diplomatie des deux pays en viennent à accepter de laisser les différentes forces politiques vénézuéliennes régler leur différent sans aucune interférence extérieure.

Ce souhait semble, à priori, très difficile à concrétiser au vu de la très forte implication étrangère dans une affaire de politique intérieure strictement vénézuélo-vénézuélienne mais attendons pour voir….

Nabil El Bousaadi

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