Venezuela : Le Parlement assiégé…

Il ne serait pas faux de dire que le Venezuela traverse, en ce moment, la plus grave crise politique et économique de son histoire du fait de l’entêtement du Président Nicolas Maduro qui s’accroche bec et ongle à un pouvoir qui lui échappe chaque jour un peu plus; une situation dont ont fait les frais les 91 manifestants tombés, ces trois derniers mois, lors d’affrontements avec la police et qui a poussé le gouvernement à fixer au 30 Juillet prochain la tenue d’une Assemblée constituante.

Or, ce mercredi la situation a empiré  lorsque le gouvernement a décidé d’organiser une cérémonie à l’occasion du «jour de l’indépendance». Mais cette  manifestation a été considérée, par l’opposition,  comme étant une «agression». Aussi, les partisans du Chef de l’Etat, armés de pétards et de grenades assourdissantes, ont décidé de forcer l’entrée du Parlement contrôlé par l’opposition. Une fois sur les lieux, ils se sont mis à  agresser les députés et à faire exploser des grenades assourdissantes tout en criant à l’adresse des représentants de la Nation «Assassins, terroristes, vous ne sortirez pas d’ici, vous allez devoir manger les tapis».

Cette « séquestration » exécutée par des «colectivos» (groupes de civils pro-gouvernement armés par l’exécutif) aura duré jusqu’à la tombée de la nuit soit durant près neuf heures et 350 personnes – dont une centaine de journalistes – ont en été victimes.

Le Président Maduro qui a annoncé avoir ordonné l’ouverture d’une enquête a nié toute implication et condamné ces faits au motif qu’il ne voudrait être « complice d’aucune violence » alors que, de son côté,  le Département d’Etat américain a dénoncé avec force «un assaut violent et inacceptable» dirigé «contre les principes démocratiques» et, de surcroît, durant la célébration du 206ème anniversaire de l’indépendance du pays.

Nabil El Bousaadi

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