Vers des lendemains meilleurs…

Les travaux des Journées nationales de football, placées sous le thème « Ensemble construisons le football de demain », se sont ouverts, lundi au centre international de conférences Mohammed VI à Skhirat, avec la participation d’experts et d’acteurs sportifs nationaux et internationaux.

Ainsi, deux jours durant, des responsables de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), de la ligue nationale de football, des ligues régionales, de la direction technique nationale et des clubs, des acteurs associatifs, anciens joueurs, des techniciens, arbitres, journalistes, juristes, économistes et fiscalistes, ainsi que des cadres et universitaires de différentes sphères engageront le débat sur les différents moyens de développement du football national, sous tous les angles.

Cette question sera traitée du point de vue technique, mais également de la formation, du marketing, de la communication, des assurances, de la médecine du sport, de la sûreté, du management, de la gouvernance, de la politique publique du sport et de l’histoire.

 La cérémonie d’ouverture de ce grand-messe du ballon rond national a été marquée par la présence des ministres de la Jeunesse et des Sports, Lahcen Sekkouri et de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Rachid Benmokhtar, du ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Cherki Drais, du ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, Mohamed El Ouafa, du Haut-commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, Mustapha El Ktiri et du président de la FRMF, Faouzi Lekjaa.

Se référer aux assises nationales du sport

 Intervenant à cette occasion, M. Sekkouri a mis en exergue les réformes majeures entreprises dans le domaine du sport en général et puisant leurs grands axes du Message Royal adressé aux participants aux Assises nationales du sport (24-25 octobre 2008), soulignant l’actualisation de la base juridique, marquée par la promulgation de la loi sur l’éducation physique et les sports et l’élaboration du projet de loi antidopage, qui sera soumis incessamment au conseil du gouvernement, en plus de la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre la violence dans les stades.

Ces réformes visent, notamment, à réguler le cadre de la pratique sportive, améliorer le rendement des différents organes chargés du sport national, restructurer le système en place de manière à accompagner les développements à l’international suivant une vision professionnelle et à moraliser la pratique du sport, consacrée par la Constitution de 2011 en tant que droit dont doivent jouir les citoyens.

Vision stratégique de la réforme 2015-2030

De son côté, M. Benmokhtar a affirmé que le sport occupe une place de choix dans la Vision stratégique de la réforme 2015-2030, en tant qu’élément important d’accompagnement du processus d’enseignement et d’éducation en général, de par son impact positif sur la santé et l’équilibre mental des élèves, en plus des valeurs qu’il véhicule, comme l’esprit d’équipe et la persévérance dans le travail.

Saluant le dynamisme du sport scolaire au sein du système éducatif national, avec notamment quelque 400.000 jeunes pratiquants et un corps enseignant entreprenant, il a mis l’accent sur différents axes de développement, comme les nouvelles activités sportives pour les enfants âgés de 10 à 12 ans, les centres d’épanouissement scolaires destinés à la découverte de jeunes talents et la coopération avec la FRMF en matière de formation des cadres et d’utilisation des infrastructures, mais aussi dans l’introduction des métiers de sports dans les cursus de baccalauréat professionnel et le développement du volet sport-études, avec comme objectif minimum la création d’un collège-lycée sportif dans chaque région.

La coordination est d’une grande importance 

Pour sa part, M. Drais a mis l’accent sur l’importance de la coordination entre les différents départements et acteurs intervenant dans le domaine sportif en général, pour endiguer certaines pratiques nuisibles et des fléaux qui commencent à infester, dernièrement, le milieu footballistique national, ôtant à cette discipline sportive la festivité et la joie qui la caractérisent.

 Dans ce sens, il a rappelé certains points de la série de mesures d’urgence, à caractère préventif et répressif, prises début février, pour faire face au phénomène de la violence dans les stades, dans le cadre d’une stratégie d’action globale impliquant l’ensemble des parties concernées, réitérant l’engagement de son Département à travailler dans le cadre d’une approche participative, afin de mettre en place une vision à même de mettre fin à ce phénomène.

Le foot a son aspect économique

M. El Ouafa a, dans son allocution pour la même occasion, focalisé sur l’aspect économique du football, en tant que spectacle qui suscite l’engouement d’une large frange de la société marocaine et anime, par là, toute une dynamique commerciale autour de ses différentes composantes (stades, clubs), mettant en avant le pas de géant réalisé par le Maroc, en peu de temps, au niveau des infrastructures sportives, que ce soient les grands stades ou les terrains sportifs de proximité.

Il a souligné, à cet effet, que l’entourage du football, qui peut être considéré comme un indice immatériel de développement de tout pays, doit être assaini de tous les phénomènes à même d’entraver son attractivité, plaidant en faveur d’un diagnostic des réalisations en termes d’équipements et de performances sportives et de la poursuite des efforts en cours.

Le foot au cœur du mouvement nationaliste

M. El Ktiri, de son côté, a évoqué les phases historiques du développement du football au Maroc, notamment la création par des nationalistes de clubs de Marocains, comme moyen de confirmer l’identité nationale devant les actes de discrimination commis par les colonisateurs, ajoutant que cette tendance a placé le football au cœur de l’action du mouvement nationaliste pour l’indépendance et la liberté.

 Il a également souligné l’importance de préserver l’histoire du football national comme composante essentielle de la mémoire collective, de rendre hommage aux noms de résistants-footballeurs qui ont marqué de leurs empreintes la lutte des Marocains pour la liberté et de promouvoir l’édition d’ouvrages et d’expositions retraçant leurs œuvres.

Une réflexion profonde et débat sérieux…

M. Lekjaa, lui, a indiqué que ces journées constituent une opportunité pour engager une réflexion profonde et un débat sérieux devant aboutir, dans un cadre participatif englobant l’ensemble des intervenants, à une stratégie ayant pour objectif de développer le football national et en faire un levier de progrès socio-économique et un facteur de rayonnement régional et international.

 Il a également affirmé que plusieurs défis stratégiques sont à relever, notamment en ce qui concerne l’instauration de la bonne gouvernance au niveau de l’ensemble de la structure footballistique nationale et la mise à niveau financière et humaine des clubs, à travers la création de sociétés sportives, l’adoption de mécanismes modernes de gestion financière et de marketing, le renforcement du contrôle et de l’audit, le développement des outils contractuels avec les ligues et la modernisation du régime juridique lié à la pratique sportive.

Cette cérémonie a vu, en outre, la signature de quatre conventions entre la FRMF, d’une part, et d’autres institutions et acteurs, d’autre part. Il s’agit de conventions avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Haut-commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail et le Centre de droit et d’économie de sport et avec la Fédération de Sao Tomé-et-Principe de football.

Ces conventions ont pour objectifs, notamment, de sauvegarder le patrimoine historique national et faire connaitre l’histoire du mouvement national, de la résistance et l’armée de libération, de concilier et développer une synergie entre le sport et la formation et améliorer les conditions de la pratique du football afin de développer les qualités techniques et physiques des jeunes footballeurs et d’établir des relations de confiance et de coopération et favoriser le développement harmonieux du football au bénéfice de la jeunesse.

De même, un vibrant hommage a été rendu, à cette occasion, à l’équipe nationale de futsal, qui a remporté la dernière édition de la Coupe d’Afrique des nations, disputée en Afrique du Sud et qui représentera le Royaume à la prochaine Coupe du monde en Colombie.

Le programme de ces Journées nationales du football comprend plusieurs ateliers ayant trait à « La nécessaire professionnalisation des clubs », « Les ligues régionales et amateurs au cœur de la stratégie du développement du football national », « La formation, un enjeu majeur pour le futur de notre football », « Comment faire en sorte que nos stades deviennent des lieux de vie pour le public et des sources de profit pour les clubs ? », « Quelles opportunités présente l’organisation de grands événements pour le Maroc ? », « Quel arbitrage voulons-nous pour notre football ? », « La contribution des médias dans le développement du football », « Comment développer le football diversifié ? » et « La sauvegarde de notre patrimoine : une affaire de tous ».

(MAP)

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