Zniber : le Maroc veut ancrer le principe d’une responsabilité partagée

Conférence de l’OIM sur la gestion migratoire

L’ambassadeur du Maroc à Genève, Omar Zniber, a mis en relief mardi la contribution majeure du Royaume aux efforts régionaux et internationaux en matière de gestion de la question migratoire, relevant que le Maroc « travaille avec ses partenaires européens et africains pour ancrer concrètement le principe d’une responsabilité partagée et solidaire ».

Présentant la déclaration du Maroc lors de la 112ème Session du Conseil de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), M. Zniber a réitéré l’attachement du Maroc à « une approche multidimensionnelle – basée sur les droits de l’Homme des migrants – qui est fondamentale à travers non seulement la dimension sécuritaire, en particulier la lutte contre les passeurs et les trafiquants d’êtres humains, mais aussi par le biais d’une vision humanitaire, y compris dans l’assistance aux victimes et aux personnes vulnérables, ciblées par les réseaux de trafic ».

L’ambassadeur a fait remarquer, dans ce sens, que la pandémie a révélé les menaces et les risques auxquels sont confrontés les migrants en termes de protection, particulièrement dans l’accès aux soins de santé, notant que cette vulnérabilité est d’autant plus inquiétante qu’elle se multiplie par l’aggravation de la xénophobie et la stigmatisation à l’encontre des migrants, simplement du fait de leur statut.

Il a indiqué, à ce propos, que la délégation marocaine note avec préoccupation la tendance croissante à des pratiques incompatibles avec le droit et les normes internationales, tels que les refoulements vers des zones à risque, le refus systématique des demandes d’asile et la non-assistance aux frontières maritimes et terrestres.

La gestion des flux migratoires, a-t-il poursuivi, ne peut pas faire l’objet d’une externalisation qui vide de sa substance la logique du partenariat.

« En l’absence de stratégies inclusives encourageant les voies complémentaires et régulières, les politiques migratoires qui se résument au renforcement sécuritaire des frontières et à l’augmentation des expulsions seront condamnées à l’échec, sachant que les pays de transit n’ont ni la responsabilité d’être des gendarmes, ni la vocation d’être des gardes-frontières », a-t-il affirmé.

Il a en outre relevé que le Maroc, conscient de l’enjeu de la durabilité de l’environnement, s’est engagé à lutter contre les effets néfastes du changement climatique, en complémentarité avec sa mobilisation pour une gouvernance multilatérale des migrations.

L’ambassadeur a fait observer, à cet égard, que « la protection de l’environnement et la gestion des flux migratoires sont des enjeux structurels nécessitant une prise de conscience des défis collectifs, une volonté politique et un engagement sincère de tous les acteurs, en se basant sur les principes fondamentaux de la responsabilité partagée et du respect mutuel ».

Évoquant le Pacte Mondial sur les Migrations de Marrakech, il a indiqué que cet important instrument international a généré un élan positif non seulement pour faire avancer l’agenda commun des migrations, mais aussi fédérer les efforts en vue d’atteindre les objectifs de développement durable.

Dans ce contexte, a-t-il dit, le Maroc appuie pleinement le mandat du Réseau des Nations Unies sur les Migrations, et se félicite de l’organisation des examens régionaux du Pacte de Marrakech, y compris le plus récent pour la région africaine, abrité par le Royaume, qui s’engage également à mettre en valeur le Pacte mondial, en tant que pays « champion » de sa mise en œuvre.

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