ZOOM … sur trois secrétaires généraux

L’événement ne peut se suffire de l’actualité d’un soir. Il mérite que l’on y revienne pour plus d’une raison. Il a été créé par le débat tenu á distance par les trois secrétaires généraux des partis constituant l’essentiel de l’opposition parlementaire; celui du Parti de l’Istiqlal, celui du Parti de l’Authenticité et de la Modernité et celui du Parti du Progrès et du Socialisme.

Cette conférence-débat a été organisée et réalisée en dehors des médias audiovisuels de la place. Son succès indéniable montre que le débat public suscite l’intérêt malgré qu’il reste très peu prisé sur les chaînes audiovisuelles nationales. Il se confirme aussi, si besoin est, que le web donne la possibilité de « toucher qualitativement des individus en quête d’informations spécifiques ». La «démocratisation» de la Toile, malgré la fracture numérique qui existe donne à la communication une autre envolée dans notre beau pays.

Le débat a donné une certaine visibilité à celles et à ceux qui la cherchent à travers le smog qui sévit sur le champ politique national.

La discussion de la situation politique, et particulièrement de ses soubresauts inattendus, ne touche en rien le renforcement de la cohésion nationale qui prime. «L’avenir du pays implique un effort de solidarité et la participation de toutes les forces vives du pays dans le processus décisionnel» précise le secrétaire général du PPS qui ne cesse de réclamer le rétablissement de la confiance entre la population et les partis politiques.

C’est vrai que d’une alternance à une autre, cela fait deux décennies et quelques mois que la chose publique dans notre beau pays est régie dans le cadre d’un processus démocratique consensuel marqué par la recherche d’une démocratie spécifique.

Si cette transition s’est accompagnée d’un certain nombre de réalisations et d’avancées dans tous les domaines, elle a été marquée aussi par une usure de la confiance qui devait prévaloir entre les organisations politiques et les différentes couches de la population.

L’expérience marocaine s’enlisait dans les marécages du néolibéralisme où les inégalités sociales et les disparités spatiales ne cessent de s’accroitre. L’action politique dénigrée a prêté le flanc aux attaques et devient l’origine de tous les maux. Cette situation doit être rétablie conformément aux dispositions constitutionnelles, car «le moment est venu pour mettre une rupture radicale avec les procédés de gestion du passé et faire montre d’une vision prospective en matière de l’élaboration des politiques publiques», développe le secrétaire général du PI.

Le secrétaire général du PAM clarifie, de prime abord, sa conception autre que celle du passé de l’action politique et précise que la divergence dans les idées et les approches ne gâche en rien la convivialité et l’amitié entre les responsables politiques. Il s’inscrit dans la nécessité d’une réponse collective où « il faudrait revoir tous les fondements de nos politiques économiques».

Au fil du débat, la convergence entre les trois secrétaires généraux se confirme : La nécessité du retrait du projet de loi 22-20, «entaché des vices de forme et de fond substantiels, (et qui) constitue une insulte à l’intelligence du peuple marocain et à son histoire» comme le relève le dirigeant du PAM. Les échéances électorales prochaines dont le report n’est pas à l’ordre du jour et dont la préparation doit être sous le sceau de la réconciliation de la population avec l’action politique …

La perception subliminale de la formation de la prochaine coalition gouvernementale se constitue dans l’inconscient collectif au moment où l’actuelle équipe gouvernementale ne semble pas répondre aux exigences du moment et du futur proche. Cette marche ne sera pas enjambée par les trois responsables politiques, de peur de tout glissement d’autant qu’ils sont au fait du dicton mis en exergue dans la fable de la Fontaine, «l’ours et les deux compagnons», il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

D’ailleurs, à entendre plus attentivement les trois secrétaires généraux, on perçoit que les problèmes se situent au niveau des détails.

Comme rien ne se perd ; le lendemain du débat, le secrétaire général du PI, ancien argentier du royaume, précise sa pensée sur les taux pratiqués par les banques. Cette mise au point souligne l’importance que joue la monnaie dans «l’avenir des ménages». Il est vrai que l’ensemble du corps social est sensible beaucoup plus à la monnaie et à sa valeur qu’à l’amitié que peuvent développer des responsables politiques entre eux. De cela il sera sujet dans l’après covid-19 ; sans Zoom, mais directement, avec les trois secrétaires  généraux.

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