Il y a 25 ans disparaissait Nadir Yata
Par Mohamed Abderrahmane Berrada , Ecrivain et ancien DG de Sapress
Vingt-cinq ans après le départ de feu Nadir Yata, le journaliste militant, le responsable politique et engagé, nous avons perdu une icone professionnelle qui a une part abondante de son nom. C’est une perle rare dans le domaine des médias, et leurs terres fertiles et complexes à la fois.
J’ai connu le défunt, comme de nombreuses autres personnes, avec ses traits de maturité qui liait la mission de la presse professionnelle aux valeurs patriotiques. Le défunt était le descendant d’une famille imbue des principes du combat militant couplés aux exigences professionnelles du père Si Ali, paix à son âme.
J’ai connu en lui, également, le bon voisin, aux douces manières et au comportement social grandiose, au quartier l’Oasis du grand Casablanca, qui avait abrité toutes nos expériences professionnelles, si brûlantes et si difficiles en ces temps, à la fois, paisibles et agités.
Le camarade Nadir, que Dieu ait son âme en paix, a vécu le temps dans sa largeur plus que dans sa longueur, car il a décédé à l’âge de 44 ans, avec, à l’époque, d’étranges coïncidences marquées par le départ de nombreuses icônes et militants de gauche, que j’ai rencontrés dans la gloire de la générosité militante et professionnelle.
Je peux presque dire que Nadir a mûri tôt, pour vivre l’éternité dans l’histoire de notre profession.
Tous ceux qui l’ont connu, ses camarades, ses collègues et amis, gardent le souvenir d’un homme aux positions de principe, qui n’hésitait pas à les exprimer, même si elles dérangeaient ses détracteurs et provoquaient de vives controverses.
Il n’a jamais hésité à exprimer ses opinions, dans les moments les plus cruels et les périodes les plus délicates de notre histoire contemporaine. Ce qui a fait de lui un homme respecté et écouté par sa profession et par les milieux politiques et les responsables nationaux.
Il laisse, également, le souvenir et l’empreinte du don de la langue qu’il maniait aisément. Il n’avait pas seulement des idées brillantes et scintillantes, mais aussi une expression forte, une phrase polie et un talent linguistique éloquent pour exprimer ses opinions.
Outre l’originalité des idées qui ont marqué sa vie, il avait le pouvoir de la rhétorique et du style, qui se sont ajoutés à une bonne manie d’une langue qui demande énormément d’efforts pour la maîtriser et s’y exprimer avec aisance et douceur à la fois.
Il est certain que durant son parcours dans Al Bayane, il a inculqué à ce quotidien militant une ligne éditoriale distinguée, qui ne laissait pas le lecteur, qu’il soit régulier ou occasionnel, neutre devant son expérience et l’angle de son traitement des questions nationales et internationales.
Que Dieu lui accorde Sa sainte miséricorde. Il était, à lui tout seul, une page entière de cette profession marocaine telle que idéalisée.