Visite guidée des lieux mythiques et historiques de la perle du Détroit

Tanger 

Karim Ben Amar

Tout le monde s’accorde à dire que Tanger est l’une des plus belles villes du Royaume. L’avis des tangérois quant à lui est unanime : «c’est la plus belle ville du monde». Histoire millénaire et situation géographique hors du commun font que cette cité soit si spéciale. En se promenant dans les rues de la perle du Détroit, de nombreux monuments  et lieux de culte font de Tanger, une ville intemporelle. Rempart construit par les portugais, théâtre et corrida érigés par les espagnols, cafés mythique et parc naturel, Al Bayane convie ses lecteurs à une visite guidée. Tour d’horizon.

Le café Hafa 

Ouvert depuis 1921, le café Hafa est l’un des lieux de culte de la ville de Tanger. Connu de tous, et dans le monde entier, ce café offre une vue imprenable sur l’océan, sans aucun vis-à-vis et cela depuis l’ouverture.  

Comme toute ville Mythique, Tanger à son café. Venise à son Café Florian ou encore Paris, son Café de Flore, Tanger a le Café Hafa. Situé dans le quartier Marshan, le café Hafa est un lieu paisible, cosmopolite, presque magique fondé il y a 1 siècle maintenant. Érigé sur une falaise, ce café offre une vue splendide sur l’océan. Son emplacement, son atmosphère, et sa spécialité, le fameux thé à la menthe ont séduit bon nombre de personnes et même de star planétaire. En effet,  les Rolling Stones, Jimi Hendrix, Sean Connery, ou encore l’écrivain américain Paul Bowles étaient des inconditionnels du café Hafa. D’ailleurs, dans son livre «La ville des mille et une lumières», l’auteur américain écrivit: «Je retourne par contre au café Hafa. C’est sur sa terrasse que je continue à rêver. Le temps a tout transformé sauf cet endroit. Secret et silencieux, le café Hafa est resté comme autrefois, magique. Génération après génération, c’est là que se retrouvent les joueurs d’échec, les poètes, les écrivains, les artistes. Et, installés sur les vieilles nattes de paille, ils s’abandonnent encore aux douces illusions du Kif ».

Le parc Perdicaris

Toute grande ville a besoin d’un «poumon» pour respirer. Cas de Tanger avec le parc Perdicaris. S’étendant sur une superficie de près de 70 ha, la forêt de Perdicaris, communément appelé par les tangérois «forêt de Rmilat», constitue un véritable parc botanique.  En plus des centaines d’espèces autochtones et exotiques,  il offre une vue imprenable sur le Détroit de Gibraltar et l’Océan Atlantique tout proche.

Situé à 4 km de Tanger, ce lieu de détente connait depuis les années 90, une augmentation exponentielle du nombre de ses visiteurs, notamment pendant les week-ends et les vacances. Cette affluence a fait du site l’identité naturelle et biologique de Tanger, mais a aussi multiplié les risques liés à la sur-fréquentation de cet espace riche mais fragile.

Le site doit son nom à Ion Perdicaris, riche américain d’origine grecque et consul des États-Unis. En 1887, il acheta ce domaine essentiellement pour sa femme, qui, souffrant de la tuberculose, devait profiter du grand air. A cette fin, il y aménagea d’innombrables chemins pour que chaque jour, la promenade soit différente. La propriété est récupérée en 1958 par le Maroc et dévolue sa gestion à la Direction régionale des Eaux et Forêts. A la faveur de l’étude du Plan Directeur sur les Aires Protégées de 1993, le domaine est déclaré Site d’Intérêt Biologique et Écologique (SIBE), de par l’importance de la biodiversité qu’il héberge.

Les remparts de Tanger 

Tanger est une ville chargée d’histoires. Sa situation géographique unique et stratégique en a fait un lieu de convoitise pour de nombreuses civilisations. Le patrimoine de la ville de Tanger étant très riche, une attention particulière a été donnée, depuis 1999, 1ère année de règne du roi Mohammed VI, à sa sauvegarde et à sa restauration, par le réaménagement et la mise en lumière de la muraille autrefois érigée en fortification militaire pour la défense de la ville et du port.

Les remparts de Tanger se développe sur 2 200 m. L’actuel mur de défense, véritable bijoux architectural, aurait fait rougir même Vauban (expert des murs de défense de Louis XIV).  Datant en grande partie de l’époque portugaise (1471-1661), Il a été reconstruit et consolidé d’abord par les anglais entre 1661 et 1684, puis par les sultans alaouites, qui y ajoutèrent des fortifications. Il est fortifié de sept batteries, de bastion, et de tours (les batteries de Bordj N’âam, Bordj Amer, Bordj Dar Dbagh, Bordj al- Salam, Tour des Irlandais), et percé de treize portes (Bab Kasba, Bab Marshan, Bab Haha, Bab el- Bhar, Bab el- Assa, Bab Haha Amrah, Bab Eraha, Bab al-Mars). Il délimite les cinq quartiers de Tanger (la Kasba, Dar al-Baroud, Jnan Kaptan, Oued Aherdan et Bni Idder).

Les arènes de Tanger ou plaza Toro

Plaza Toro est l’un des lieux les plus célèbres de la perle du Détroit. Les arènes de la ville de Tanger est un héritage du passage des espagnoles au Maroc

Se situant entre la route de Tétouan et l’avenue Yaakoub El Mansour, la Plaza de Toros a été construite durant les années 40 pour être inaugurée le 27 août 1950, et ensuite pour organiser des corridas jusqu’à l’indépendance. Au cours des années 90, les arènes servent de lieu de spectacles, concerts et autres divertissements. Mais depuis près de 25 ans, la Plaza Toro a été complètement délaissée.

Cependant, l’Observatoire pour la protection de l’environnement et du patrimoine historique de Tanger a demandé la création d’une commission ayant pour but de réhabiliter le site. Les tangérois croisent les doigts pour la réhabilitation de cette pièce importante du patrimoine historique tangérois.

Théâtre Cervantès 

Haut lieu des arts et de la culture à Tanger, ce théâtre autrefois somptueux est à l’abondon depuis près de 40 ans

Terminé en 1913, la construction a été conduite par Esperanza Orellana, son mari Manuel Peña et le propriétaire Antonio Gallego. La première pierre fut posée le 2 avril 1911 et fut achevée en 1913, année de son inauguration. Propriété de l’Espagne depuis 1928, la capacité de l’écrin était de 1400 places. A l’occasion de son centenaire (1913-2013), le peintre Consuelo Hernández, avec trois écrivains, Jesús Carazo, Santiago Martín Guerrero et Mezouar El Idrissi, a édité un livre intitulé «Un scénario en ruines». Cet ouvrage est un appel littéraire et artistique pour le rétablissement du Grand Théâtre Cervantès. Le bâtiment d’architecture Art nouveau a été pendant plusieurs années l’un des pôles culturels de la ville durant la période coloniale, accueillant stars internationales, pièces de théâtre et même match de catch, avant de tomber progressivement en désuétude, et de fermer en 1974. La restauration de ce bâtiment nécessiterait un investissement de cinq millions d’euros, selon la presse espagnole.

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