Un beau créneau. Une belle initiative. Un bel engouement. Le théâtre en langue hassani, c’est génial comme idée. L’association Wafae pour la culture a inscrit cette festivité inédite dans les annales des événements artistiques du Royaume. Pour cette nouvelle édition dont les travaux se sont achevés en apothéose, samedi dernier à la salle Brahim Radi de l’hôtel de ville d’Agadir, l’ambiance était saisissante.

Durant un peu plus d’une semaine, les adeptes de l’art dramatique, mais également les férus de la langue et la culture hassanies étaient à la fois ravis et sidérés par la qualité des représentations théâtrales, la richesse du patrimoine sahraoui, la justesse de l’interprétation des artistes sur scène…Mieux encore, les foules enchanteresses ont pareillement apprécié, de bout en bout, les prestations des troupes musicales sahraouies, présentées en parallèle aux pièces de théâtre. On appréciera aussi la singularité des menus de programme consacrés aux volets culturels et intellectuels qui ont trait à l’identité de la langue hassanie.

Le festival du théâtre hassani s’incruste actuellement comme une tradition culturelle et dramatique dans la mémoire collective de tous les intéressés, mais également le grand public dont l’art et la langue le font frémir de joie et de liesse. D’autant plus que cette manifestation, soutenue par le ministère de la culture et bien d’autres partenaires, présente un plateau compétitif des plus éloquents. Finalement, c’est l’association Adouar (rôles) pour le théâtre qui s’est adjugé le grand prix du festival, avec d’autres prix, notamment celui de l’interprétation masculine et féminine, ainsi que la cohérence artistique revenu au dramaturge et metteur en scène, le talentueux artiste Abdeltif Essafi.

Il faut dire enfin que, compte tenu de la particularité de ce festival qui se veut une plus-value dans la scène culturelle nationale, cette initiative est fort prometteuse, dans la mesure où elle incarne une culture sahraouie, en tant que partie intégrante de l’identité et l’unité marocaines, à plusieurs facettes. On ne peut alors que saluer très vivement les initiateurs de cette trouvaille et les partenaires qui croient en sa originalité et son apport.

Saoudi El Amalki